Expérience étudiant, international, entrepreneuriat et digitalisation, l’EDHEC accélère dans quatre directions. Un an après son arrivée à la tête de l’EDHEC, Emmanuel Métais, et son équipe ont fait le point sur les nouveautés à la clé pour la rentrée 2018.
#1 Utilité
L’utilité sociale est au cœur de la stratégie portée par Emmanuel Métais. « Nous vivons un moment passionnant car les enjeux sont gigantesques pour les business schools à l’échelle mondiale. » Et le DG de citer deux chiffres qui témoignent de l’ampleur des attentes en matière de formation : 6 millions de candidats par an aux business schools dans le monde, ces dernières cumulant un budget de 400 Mds$.
Dans ce contexte porteur, l’EDHEC affirme un positionnement « utile, aux entreprises et aux étudiants grâce à une innovation et une production de connaissances permanentes ». Emmanuel Métais insistant sur une « utilité sociale au sens large, une contribution ».
Pour aller plus loin, lire son interview à ce sujet, ici
#2 Impact
Le moto de l’EDHEC « Make an impact » traduit cette volonté d’utilité. Il incarne aussi le modèle de recherche défini par Olivier Oger. « Olivier a été très astucieux en faisant de la recherche de haut niveau une source de revenus pour notre école, rappelle le DG. La recherche est un investissement indispensable pour évoluer dans le cercle des business schools à impact mondial, mais pour l’EDHEC qui est 100 % indépendante financièrement, cette stratégie a permis de résoudre la quadrature du cercle. »
L’EDHEC s’est ainsi positionnée sur un domaine d’excellence aujourd’hui mondialement reconnu, la finance de marché. L’astuce a été de fonder une société, Sciences Beta, pour commercialiser les indices développés par les chercheurs de l’école. « Elle abonde aujourd’hui à hauteur de 15 % de notre budget, annonce Emmanuel Métais. Par son biais, 30 Mds $ sont investis dans le monde sur nos indices. » Cette société est un vecteur fort de notoriété dans le monde.
#3 Entrepreneuriat
Créée par des entrepreneurs, l’EDHEC a l’entrepreneuriat dans le sang ! En témoignent les 200 startups et 1 000 emplois créés depuis 10 dans les 3 incubateurs de l’école à Lille, Nice, Station F à Paris. Un projet d’incubateur à l’étranger est par ailleurs dans les cartons.
L’EDHEC fêtait ses entrepreneurs lors de son premier startup show fin mars, c’est à lire ici
#4 Digitalisation
Le digital est comme dans de nombreux établissements au cœur des préoccupations et ambitions de l’EDHEC. Elle se décline ici selon deux axes :
La digitalisation des programmes existants portée par la direction de l’expérience étudiante (voir le point #5).
Le développement d’une branche de programmes diplômants 100 % online. La nouvelle BU EDHEC Online a pour ambition de diplômer 1 000 étudiants par ce biais, et de générer 10 % du budget de l’institution à l’horizon 2025. « Cette nouvelle offre diplômante pour tous nos programmes va nous permettre de toucher et servir de nouvelles cibles, explique Benoît Arnaud, directeur d’Executive EDHEC. Des professionnels de 30 ans, pris par leurs obligations, trop éloignés de nos campus ou en situation de handicap. » Forte de 15 ans d’expérience de formation online, l’EDHEC mise sur la valeur ajoutée d’un accompagnement ultra-personnalisé avec un tuteur individuel pour chaque apprenant. Elle proposera aussi aux e-learners de travailler en équipes à distance.
#5 Expérience étudiante
C’est LE point qui fait désormais la différence entre les établissements. Et l’EDHEC l’a bien compris en dédiant une direction, l’action transversale de 130 personnes, et un investissement de 20 millions d’euros sur 3 ans à cet enjeu. Ce défi est paradoxalement alimenté par la digitalisation. Le contact et l’interaction restent indispensables à l’apprentissage. Et l’expérience partagée sur un campus possède la double vertu de répondre aux attentes des jeunes en formation initiale et de les souder en communauté pour la vie (voir point #9).
La nouvelle directrice de l’expérience étudiante, Anne Zuccarelli, évoque 3 objectifs d’une expérience étudiante stimulante : « que nos élèves puissent se concentrer sur l’essentiel, former des leaders ouverts et impactant, et construire une employabilité durable et utile ».
L’EDHEC met ainsi en place une expérience d’apprentissage augmentée et multicanale intégrant le face-à-face, le collaboratif, l’enseignement à distance et les classes virtuelles. La vie étudiante est considérée comme un socle pour l‘inclusion et l’entrepreneuriat. L’expérience s’appuie aussi sur les racines et atouts historiques d’une connexion permanente avec le monde professionnel, avec lequel l’EDHEC co-construit notamment des dispositifs innovants pour favoriser un apprentissage expérientiel. L’environnement d’apprentissage évolue aussi physiquement avec déjà 26 % des classes multi-connectées pour les nouveaux modes d’apprentissage interactifs. « 100 % des classes seront équipées en 2020 » annonce Anne Zuccarelli.
#6 Bienveillance
La directrice a insisté sur un environnement de travail digitalisé, mais « aussi et surtout bienveillant ». Le bien-être est une priorité de l’équipe. Les étudiants ont accès à des psychologues. A la rentrée 2018, la plateforme MyEDHEC intégrant tous les services sera opérationnelle. La bienveillance vient également des élèves eux-mêmes, très nombreux engagés dans des actions solidaires et d’ouverture sociale.
« Nous travaillons avec un scénographe sur notre projet Share & care à Lille, explique Anne Zuccarelli. Il nous accompagne pour repenser notre campus rénové en 2005, dans cette perspective de marier digital et bienveillance. »
#7 International
Objectif diversité des expériences à l’international pour l’EDHEC. Richard Perrin, directeur de l’international, précise, « out les grandes cohortes d’étudiants qui partent tous ensemble en échanges. Nous proposons une offre variée d’expositions internationales, chez des partenaires et sur nos campus avec 30 % d’étudiants et 50 % de professeurs non-français ». Echange, double diplôme, parcours intégré, summer school, in fine 500 élèves du PGE, 450 du BBA et 140 en programmes intégrés étudient à l’étranger.
#8 Managers composites
La diversité est aussi au menu de l’acquisition de compétences. Richard Perrin qualifie de « managers composites » ces nouveaux profils développant des multi-compétences. « Il s’agit d’une double attente : celle de nos étudiants et de leurs futurs recruteurs. » Les vecteurs de ce profil sont surtout les double diplômes avec l’Ecole Centrale Lille, l’ESTP, l’université de droit. Le directeur des partenariats prépare de nouveaux accords avec des IEP, écoles d’ingénieurs, de journalisme.
#9 Réseau engagé
La présidente d’EDHEC Alumni, Emmanuelle Guilbart-Levy, rappelait l’importance de l’expérience partagée pour souder une communauté. Si le réseau des EDHEC est engagé, « c’est que notre sentiment d’avoir fait l’EDHEC est fort et réel. Nous avons vécu une expérience humaine ensemble. Le sentiment d’appartenance et de fierté se marie à celui de confiance. Ils sont indispensables pour avoir un réseau dynamique. » L’application Keep in touch d’EDHEC Alumni connaît un franc succès et la communauté sera la première à utiliser très bientôt le réseau Shapr.
20 % des anciens participent à des activités ou évènements de l’association. 15 % donnent de leur temps comme jury, mentor, ambassadeur. « Ils se mettent au service des autres, ouvrent leur carnet d’adresses, promeuvent l’école. Nous allons créer une nouvelle possibilité d’engagement en tant que country manager dans les villes où nos alumni sont nombreux comme Londres, Bombay ou New-York. »