Retour à la campagne : le pari fou de ces jeunes diplômés

Quitter une grande ville et ses opportunités professionnelles n’est jamais une décision facile, pourtant Charlotte et Morgane ont pris cette décision pour vivre de leurs passions. Rencontres avec celles qui ont décidé de tout plaquer pour vivre à la campagne.

Morgane Priet Pagliarulo a la Bourgogne gravée dans la peau. Après un petit écart géographique pour faire ses études à Montpellier, retour direct dans sa région natale. Pour rejoindre un cabinet de conseil ? Non ! Pour créer des hébergements insolites et écologiques.

Après un Bachelor à BSB qui l’a menée à Dijon puis à Lyon, Morgane a poursuivi ses études en master à MBS avec un objectif en tête : fonder un jour l’entreprise qui correspondra à ses valeurs. Poussée par cet objectif, elle se spécialise en entrepreneuriat et en économie sociale et solidaire. Une fois son diplôme en poche, elle prend une année sabbatique pour voyager et réfléchir à son projet. « Je suis partie en Océanie et à mon retour, j’ai candidaté dans une association pour devenir conseillère en création d’entreprise » détaille Morgane. À force d’aider les autres à réaliser leurs rêves, le sien se met en place petit à petit et en 2021 elle décide, avec son mari, de sauter le pas et de créer des logements insolites et écologiques au milieu de la campagne.

La Bourgogne comme une évidence

« Nous n’avions pas forcément de régions de prédilection, mais en pesant les pour et les contres, on s’est rendu compte que la Bourgogne était le meilleur compromis : on connaissait l’endroit et notre famille était là pour nous en cas de soucis » justifie-t-elle. Commence alors le long processus de constructions, d’autorisation et d’aménagement de ces logements pas comme les autres. En novembre 2024, le domaine ouvre ses portes, marquant l’aboutissement d’un long travail pour Morgane et son mari. « Ces trois logements sont le fruit de beaucoup d’efforts et d’un beau travail collectif puisque nous avons travaillé avec des cabinets d’architectes spécialisés dans le biomimétisme. » De quoi combler cette entrepreneuse qui a toujours eu la fibre environnementale. « Ce projet combine ma passion pour la campagne et celle pour le voyage – même si c’est à travers nos clients. Et il m’a permis de fonder ma famille à la campagne, ce que j’ai toujours voulu faire. » Reste désormais à s’agrandir, ce qui est déjà prévu pour un avenir proche.

De la stratégie commerciale au cheval, il n’y a qu’un pas ou plutôt un saut pour Charlotte Carnot. Diplômée de l’EM Normandie, elle a totalement changé de vie pour se consacrer à sa passion : l’équitation.

Étudiante en master marketing et stratégie commerciale à l’EM Normandie, Charlotte ne s’imaginait pas travailler dans le milieu équestre, qui était pourtant une passion d’enfance. « Je monte à cheval et je fais du concours de saut d’obstacles depuis toujours, mais en amateur » explique-t-elle.  Une passion que cette Bretonne pur beurre (salé évidemment !) continue à nourrir durant ses études et au début de sa vie active. « Lorsque j’ai été recrutée en CDI dans un grand groupe de cosmétique après mon alternance, j’ai négocié du télétravail – ce qui était rare avant le Covid. Cela me permettait de partir le jeudi midi direction la Bretagne pour alterner travail à distance et équitation. »

Le Covid comme déclic

Durant le confinement, elle se retrouve à plein temps en Bretagne et auprès de ses chevaux. C’est là qu’est arrivée la révélation. « Une maison en bord de mer, plus d’allers-retours : mon quotidien a complètement changé avec le Covid et j’ai compris que vivre en Bretagne était essentiel à mon équilibre de vie » se souvient Charlotte. Elle profite alors de cette pause pour réfléchir à son avenir et décide de démissionner de son CDI pour se lancer dans l’aventure équine. « J’ai pris un risque puisqu’à quelques mois d’intervalle, je suis tombée enceinte, j’ai démissionné et je me suis lancée dans une reconversion de masseur équin, un métier qui n’existait presque pas en France. » Une formation de physiothérapeute équin plus tard, elle vit aujourd’hui sa passion aux côtés de chevaux de sport.  Une vie complètement différente, à des centaines de kilomètres de Paris, qui lui convient parfaitement. « Aujourd’hui, je n’ai plus de journée type et je suis maître de mon agenda. Je m’organise autour de ma fille tout en vivant de ma passion : qu’est-ce que je pourrais demander de plus ? » Et à tous ceux qui hésiteraient à changer de vie, Charlotte n’a qu’un conseil : « Osez ! Il faut se donner les moyens de réussir et ne pas avoir peur de se planter. » Vous savez ce qu’il vous reste à faire !