Présent sur les cinq continents et dans 60 pays, le Groupe Adecco est la référence mondiale des solutions en ressources humaines. Un leadership auquel participe grandement la direction des systèmes d’information (DSI) dont l’impact au sein du Groupe est aussi stratégique que fondamental. Roland Bouchut (Polytech 99) CIO France, Northern Europe et DACH, vous dit pourquoi.
Les enjeux liés au digital sont de plus en plus importants pour les entreprises. Comment cela se traduit chez Adecco ?
Le Groupe Adecco s’appuie sur un modèle économique basé sur deux typologies de marché en s’adressant à la fois à des clients en BtoB, et à de potentiels intérimaires en BtoC. Afin que l’expérience digitale de cette mise en relation soit la plus efficace possible, la DSI façonne donc des solutions transparentes et fluides quel que soit le support utilisé (application smartphone, site web, etc.). Et cela, en respectant parfaitement les standards actuels du marché de l’emploi, avec des subtilités de plus en plus nettes sur le profil de nos clients, mais aussi de nos candidats, dont la propension de digitales natives grandit de jour en jour. L’expertise de la DSI masque ainsi cette complexité technique en coulisse tout en apportant au Groupe Adecco cette qualité de tiers de confiance en sécurisant les données inhérentes à ces interactions. Cela se traduit par quelques pépites au sein du Groupe, à l’image de notre application Adecco & Moi, qui permet en temps réel à nos candidats de recevoir des propositions de missions, télécharger des documents, consulter des contrats en cours, des bulletins de paie, des demandes d’acompte, et bien plus encore !
A quoi ressemble la DSI chez Adecco ?
La DSI supporte l’ensemble des collaborateurs du Groupe à travers le monde par sa capacité à définir l’architecture du système d’information et à en concevoir l’installation, le déploiement et l’exploitation. En France, elle compte environ 250 personnes avec une quasi-parité femmes-hommes. Les profils que nous recherchons évoluent vers des fonctions de business partner, d’expert de process métiers et de transformation, de chef de projets ou encore de directeur de programme. Ces derniers sont finalement plus des assembleurs et des animateurs de communauté, alors qu’avant le développeur informatique travaillait plutôt seul.Par ailleurs, il est important de noter que nous embauchons des jeunes diplômés qui amènent un œil nouveau sur les sujets digitaux, mais aussi des gens proches de la retraite ayant un savoir-faire reconnu sur des solutions plus anciennes.
Et votre fonction de CIO dans tout ça ?
En tant que chef d’orchestre de cette organisation, je suis le garant de la planification stratégique du système informatique qui supporte le Groupe Adecco afin de répondre à ses objectifs business. Tout ceci englobe le pilotage des projets inhérents à ses orientations (identification des besoins, suivi des budgets, externalisation), la fiabilité et la sécurité des SI, ainsi que le management de mes équipes (450 personnes au total). Ce qui sous-entend une gestion humaine importante.
Vos prérogatives couvrent les marchés français, nord-européen et germanophone. Qu’en retirez-vous en termes d’organisation et de culture professionnelle ?
Couvrir la stratégie SI de 12 pays est aussi complexe qu’enrichissant. Selon moi, tenter d’uniformiser la feuille de route opérationnelle et fonctionnelle de l’entreprise sur une zone aussi large est une erreur. C’est d’autant plus vrai au sein du Groupe Adecco, dont la vocation à créer de l’emploi présente des subtilités locales très affirmées d’un point de vue culturel, mais aussi législatif. Mon but est donc de recueillir les best practices de chaque pays en termes d’implémentation et de les exporter sur les autres marchés dont j’ai la responsabilité. Par expérience, je sais pertinemment qu’imposer un mode de fonctionnement global et autoritaire est contre-productif, car le but est d’obtenir l’adhésion des équipes. Un jeune diplômé issu d’une école d’ingénieurs ou de commerce, qui choisit Adecco et notre DSI, peut ainsi bénéficier de cette mobilité internationale. Et cela, sans forcément passer par l’étape mobilité physique. Certains de nos collaborateurs s’ancrent en effet sur un territoire pour des raisons familiales mais œuvrent sur un autre périmètre. Pour ma part, je m’occupe de 11 pays différents de celui dans lequel je vis.
Comment le fonctionnement de la DSI évolue-t-il en France ?
Nous sommes malheureusement sur un marché pénurique concernant nos métiers. Cela a souvent été le cas dans le numérique et le digital et encore plus dans ce contexte post-Covid englobant ce champ des possibles lié au télétravail. Résultat, les profils IT et digital ont accès à une zone d’action beaucoup plus large. Nous nous adaptons donc à cette problématique cruciale en recrutant dans la France entière et même en Europe. En ce sens, nous accordons plusieurs jours de télétravail par semaine à nos collaborateurs.
Des profils particuliers pour booster votre stratégie digitale ?
Je suis toujours à la recherche de chefs de projets, de directeurs de programme mais aussi de profils de business analyst, de spécialistes solutions de type Salesforce (notre front office) ainsi que tous les métiers liés à la data (data analyst, data scientist) et la cybersécurité. Nous avons même des besoins en finance et communication ! Notons également que nous accueillons chaque année à la DSI des stagiaires et une dizaine d’alternants pour une durée de deux ou trois ans, avec de sérieuses perspectives d’embauche à la clé.
Proposez-vous des formations internes pour les jeunes diplômés ?
La formation est une thématique majeure au sein du Groupe. Akkodis par exemple, qui est le leader mondial sur le marché de l’ingénierie et de la R&D, noue des partenariats avec plusieurs écoles d’ingénieurs. Ensuite, de véritables parcours d’intégration sont mis en place à l’arrivée des collaborateurs pour qu’ils découvrent la palette complète de nos métiers, expertises et engagements. De manière très concrète, nous faisons en sorte que ces jeunes pousses passent du temps en agence à côté du recruteur et du commercial et voient les clients, afin qu’ils ne soient pas lancés trop vite dans le grand bain.
Quels sont vos conseils aux talents désireux de s’imposer dans un grand groupe comme le vôtre ?
Je recherche avant tout de la singularité, de la curiosité et de la diversité dans les profils que je recrute. Mais aussi de la résilience et de la persévérance dans un contexte où les carrières ne sont plus du tout linéaires. Nos postulants doivent être prêts à épouser plusieurs vies au sein de l’entreprise.
Une politique RSE très marquée
Nous portons un soin constant à notre politique environnementale. Celle-ci se traduit par exemple au niveau du matériel. Désormais, nous attendons qu’il ne fonctionne plus pour le changer. Nous demandons également à nos prestataires d’employer un certain pourcentage de personnel issu de la diversité avec des procédures de sélection inclusives. Enfin, j’aimerais citer nos ateliers2tonnes destinés à réduire nos émissions carbone, ainsi que nos opérations coup de poing. Ce fut le cas de la Journée sans mails, qui a eu un impact très positif sur l’ensemble de nos collaborateurs.
CHIFFRES-CLÉS DSI FRANCE
10 alternants attendus en 2023-2024
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