Le groupe français Rexel, expert mondial de la distribution professionnelle de matériel électrique, veut s’appuyer sur la donnée pour générer de nouvelles opportunités et proposer de nouveaux services à ses clients. Décryptage avec Guillaume Dubrule (X 12), Directeur des achats et de la politique fournisseurs chez Rexel. Par Bertrand Bourgine
Quelle est la stratégie de Rexel pour rester leader chez les pros et répondre aux enjeux du digital ?
Elle pourrait se résumer à travers les trois étapes de l’histoire de Rexel. Celle d’une entreprise de grossiste en matériel électrique qui croît par des acquisitions externes, puis celle d’un distributeur à valeur ajoutée générant davantage de croissance organique : 13,74 milliards d’euros de CA dans 25 pays (avant Covid). Sur ces 13,74 milliards, près de 10,5 milliards d’euros d’achats sont effectués auprès de plus de 10 000 fournisseurs dans le monde entier. Cela prouve à quel point les achats et la relation fournisseurs sont constitutifs de notre ADN. Aujourd’hui, dans un monde digital de plus en plus orienté clients et services, notre stratégie d’innovation pour gagner en performance, c’est de devenir une référence des services et de l’utilisation des données dans le monde de l’énergie.
Qu’est-ce que cela implique pour votre division ?
Il faut d’abord avoir la capacité d’aller chercher, aux différents endroits dans l’entreprise, la donnée que l’on a sur tout ce qui a trait aux fournisseurs et aux achats. Que celle-ci soit structurée et agrégée pour avoir une vue claire sur notre activité. La seconde couche, c’est l’utilisation qu’on en fait dans une approche statistique. Le but : mieux piloter notre politique fournisseur, sélectionner et partager les données pertinentes afin de reprofiler notre relation fournisseurs et notre offre.
La dernière couche, la plus évoluée, c’est celle de l’IA ?
Rexel mène effectivement des travaux poussés sur l’IA et le traitement des données depuis plusieurs années. Plus d’une centaine de collaborateurs dans le groupe, aux Etats-Unis et en Europe, travaillent en data science ou sur des projets de données avancées. Nous avons déjà développé plusieurs algorithmes adaptés à nos métiers, en particulier de prédiction de l’attrition clients (chum) ou de prévision des ventes en France. De plus, Rexel est membre fondateur et mécène de HI ! Paris, ce nouveau centre de recherche en IA et data science créé par HEC Paris et Polytechnique. Construire des ponts entre les meilleurs centres académiques et de recherche du pays et le monde de l’entreprise est une des clés pour rester à l’avant-garde de l’innovation et investiguer ensemble les cas d’usage sur lesquels nous travaillons.
Le principal challenge à relever dans vos toutes nouvelles fonctions ?
Dans toutes les initiatives de transformation, comme le data driven, 30 % de la problématique portent sur la conception technique et le déploiement de certaines solutions mais 70 % concernent le changement de mentalité et l’adoption dans les pays. Mon challenge : que l’ensemble de la filière achat dans le groupe pivote vers une façon de fonctionner plus orientée données et services.
En tant que speaker finaliste du tournoi de la French Debating Association en 2015 avec X, diriez-vous que l’art oratoire trouve encore sa place dans le business ?
Justement, on ne fait pas faire 70 % du chemin aux collaborateurs de l’entreprise en leur disant : c’est obligatoire ! Même s’il n’y a plus de discours en entreprise, je pense que le choix des mots justes et la conviction associée peuvent aider à l’emporter.
Sur quels types de postes pourriez-vous recruter de jeunes e.X.perts ?
Nous avons au siège à Paris une équipe de data sciences ouverte pour accueillir des X, en stage ou en embauche. Mais les autres secteurs sont évidemment ouverts à toute candidature spontanée. Nous comptons déjà plusieurs Polytechniciens dans la maison, ainsi que notre futur DG qui arrive en septembre, Guillaume Texier.
CONTACTS : guillaume.dubrule@rexel.com – https://jobs.rexel.com
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