Interview Leo Daguet Richemont
Le siège de Richemont, en Suisse. © Richemont International SA

Richemont se met à l’heure de l’innovation durable – L’interview de Leo Daguet

Le plus grand luxe du groupe Richemont International ? Ses collaborateurs ! Rencontre avec un talent à l’état brut : Leo Daguet (X 07), Head of Research & Innovation Sustainability.

C’est quoi l’innovation dans un secteur d’excellence ?

C’est travailler à améliorer les performances environnementales en transverse dans toutes les Maisons du groupe, c’est trouver des solutions qui n’ont jamais été déployées, c’est imaginer des produits et des expériences à impact positif… tout en étant dépositaire d’un héritage extraordinaire auprès des générations futures. Le cumul de toutes les années d’existence de nos diverses marques s’élève à 2 200 ans ! Un tel patrimoine influence nécessairement notre approche de l’innovation. Certains de nos produits, comme les montres, font appel à des techniques mécaniques très anciennes, là où le reste du monde est passé à l’électronique. Cela implique donc un effort permanent de recherche très approfondie.

Interview Leo Daguet Richemont

Un groupe pionnier sur la blockchain et les NFT 

Son héritage n’empêche pas pour autant Richemont d’utiliser certaines technologies de pointe, à l’image de la blockchain qui permet de créer des objets digitaux uniques. « Vacheron Constantin a été la première marque d’horlogerie à lancer, dès 2019, un certificat d’authenticité digital soutenu par une blockchain. » Prochain sujet d’étude : le métavers et les Non Fungible Tokens, au service de nouvelles expériences clients.

Et d’un point de vue environnemental ?

Le rôle des Maisons de Luxe est de contribuer à faire évoluer notre regard sur la beauté et les savoir-faire traditionnels qui y sont associés. Nous devons donc être exemplaires dans la transition écologique. Nous nous sommes notamment engagés, dans le cadre de l’initiative Science Based Targets, à réduire de moitié d’ici 2030 les émissions carbone liées à nos activités, et à celles de nos fournisseurs et partenaires. Nous avons donc un important travail d’analyse et de compréhension de notre empreinte environnementale à effectuer pour générer un impact positif et régénératif sur nos écosystèmes. Par exemple, la Maison Chloé fabrique aujourd’hui la majorité de ses vêtements à base de matières premières à impact réduit (cachemire ou coton recyclé, lin ou chanvre bio). Et Cartier a révolutionné les montres avec sa gamme Tank Must Solar Beat à cadran photovoltaïque.

Pourquoi ce choix du secteur du luxe ?

Ce qui m’a attiré dans ce monde, c’est l’importance accordée à la créativité et à la beauté. L’intuition que ce rapport émotionnel entre nos produits et nos clients avait quelque chose de fort à m’apprendre. Ce qui me fait rester dans cet univers, c’est la passion et la créativité au quotidien de mes collègues. Le rôle de nos Maisons est de faire vivre des émotions. Il faut donc réfléchir aux manières de les susciter, les développer et les enrichir. En tant que Polytechnicien, ce côté intuitif était un vrai défi car il est peu mis en avant à l’école. Cet appel à développer une dimension plus sensible et émotionnelle est donc un excellent complément à la formation dispensée à l’école. La forme de complexité qu’elle comporte est très intéressante à appréhender.

Interview Leo Daguet Richemont
lady Arpels Ballerine Enchantée / Sertissage d’une pièce de montre joaillière. © Van Cleef & Arpels SA

Il y a donc de la place pour de jeunes X ?

Les X ont une appétence naturelle à gérer la complexité et c’est d’autant plus vrai dans cet univers du luxe qui intègre une certaine part irrationnelle. Donc cette capacité à ne pas se perdre face à la complexité est clé. C’est de cette manière que l’on fait la différence, en acceptant de se confronter au mystère de l’inspiration et à la subjectivité des émotions. Et chez Richemont, c’est à la fois un critère de sélection mais aussi de succès. Ici, vous avez l’opportunité d’exercer votre cerveau droit et votre cerveau gauche, votre créativité et votre esprit d’analyse.

Comment pourront-ils exprimer leur talent ?

Richemont compte 36 000 collaborateurs dans le monde entier avec une incroyable diversité de métiers, dont certains très techniques et industriels, d’autres plus commerciaux ou au contact de nos clients. Dans mon équipe, notre rôle est de cartographier nos impacts et fournir des solutions concrètes pour améliorer notre performance environnementale : aller chercher de nouvelles matières, créer de nouveaux processus industriels, etc. J’attends surtout des jeunes dip’ de la motivation, de l’autonomie, de la proactivité, et une réelle capacité à savoir aller dans l’inconnu.

Interview Leo Daguet Richemont

Contact : leo.daguet@richemont.com