Le rigging, c’est l’animation d’un personnage 3D pour que ses mouvements soient fluides et naturels. Edgard Cros, étudiant en cinéma d’animation 3D à l’ESMA Montpellier, en est spécialiste. Grâce à cette expertise, il est pris en stage pour l’été 2018 au célèbre studio Illumination Mac Guff, producteur des Minions. Peut-être participera-t-il au prochain succès du box-office mondial ! Portrait d’un passionné d’animés.
L’art du cinéma d’animation
Après s’être égaré dans des études de médecine, Edgard retrouve son chemin en arts appliqués. Il fait une remise à niveau puis entre à l’ESMA. « Comme j’adore les dessins animés et que j’ai certaines affinités avec l’informatique, j’ai pensé à travailler dans l’animation pour allier passion et projet professionnel », déclare l’étudiant de 22 ans, fan du film d’animation Coco. Et il ne s’est pas trompé ! « J’adore ce que je fais. Dans ce domaine, on ne s’ennuie jamais car il y a tellement de choses à faire. Il faut être polyvalent. » En 3ème année à l’ESMA Montpellier, école supérieure des métiers artistiques, il se forme au cinéma d’animation 3D : informatique, dessin, histoire de l’art, écriture de scénario … « Dans ce cursus, on a une vision globale de comment se fait un film d’animation pour nous permettre de connaître tous les métiers de la chaîne de travail. Puis, chacun se spécialise », décrit-il. Edgard, lui, c’est le pro du rigging.
La technicité du rigging
« Le rigging en gros c’est mettre un squelette à un personnage pour l’animer et le faire bouger de façon cohérente. Pour comparer, c’est comme une marionnette : il faut l’assembler, l’articuler et la mouvoir », explique le spécialiste. Le rigger est donc le commandant du mouvement. Grâce à des logiciels d’animation 3D, il place des points de contrôle sur les zones mobiles pour que les gestes soient réalisables et réalistes. Les rigs sont surtout appliqués à un corps ou à un visage mais ils sont aussi utiles pour faire rouler une voiture ou faire passer le vent dans les feuilles d’un arbre par exemple. Rigger est donc essentiel dans le processus de production. « Rigger c’est cool mais c’est aussi très fastidieux. Il y a toute une partie de script, c’est-à-dire un code sous forme de traitement de texte, qui permet d’accélérer la productivité et d’éviter les erreurs. Tout le monde ne peut pas maîtriser cette partie du rigging : ça relève plus de l’ingéniosité que de la créativité », ajoute Edgard, avant d’avouer que pour lui c’est un jeu d’enfant.
La chance d’un stage d’exception
C’est cette totale maîtrise du rigging qui a ouvert les portes d’Illumination Mac Guff à Edgard. Ce grand studio parisien de films d’animation, filiale d’Universal Pictures, a produit des blockbusters tels que Moi, moche et méchant 2, Les Minions, Tous en scène … Leader européen du secteur, faire un stage à Illumination Mac Guff est une opportunité en or. « Je suis aux anges car c’est un studio très prestigieux. Je leur ai envoyé un CV, une lettre de motivation et une démo. Apparemment ce sont mes compétences peu répandues qui ont retenu leur attention. Il cherchait un spécialiste du rigging. C’était parfait pour moi », raconte l’étudiant. Le stage débutera cet été, de début juillet jusqu’à mi-septembre pour la reprise des cours. Au détour d’un couloir, Edgard pourrait croiser d’anciens étudiants de l’ESMA, très prisés par le studio parisien … et des petits êtres jaunes !
Retrouvez les rigs d’Edgard : https://edgardcros.webnode.fr/