« Dans rugby féminin, féminin n’est qu’un adjectif ». Dans une interview accordée à nos collègues de l’Equipe, Marie-Alice Yahé, Capitaine du XV de France féminin donne le ton. Qu’on se le dise, l’ovalie doit désormais compter avec des athlètes, des vraies, des filles ! Et celles-ci portent déjà haut les couleurs de cette discipline désormais loin du 100 % masculin, dans les grandes écoles et universités. Tour d’horizon.
Les rugbywomen à l’assaut de l’enseignement supérieur
Tournoi 2013 des VI Nations : l’équipe de France a battu l’Angleterre à Twinckenham sur un score de 30 à 20. Cette victoire historique n’est pas le fruit des performances d’un XV de France en petite forme cette année, mais bien celui de son homologue féminin. Et pourtant, personne n’en parle alors que cette discipline est un sport fédéral depuis les années 70. Mais les équipes universitaires sont là pour changer la donne. Autrefois cantonné aux clichés d’un sport réservé aux hommes, le rugby féminin monte progressivement en puissance chez les jeunes qui y sont initiées dès le collège et le lycée. S’il s’illustrait au début des années 2000 comme un phénomène encore très confidentiel, les performances des footballeuses françaises sur la scène internationale et médiatique semble avoir suscité des vocations au pays du ballon ovale. Pour Patrick Patureau, Responsable des Sports d’HEC, cet engouement est bien réel. « Au début, quelques étudiantes s’entrainaient entre elles mais aujourd’hui, elles sont 40 sur le terrain et suivent 2 entrainements par semaine. Elles participent à des tournois où elles sont supportées avec vigueur par leurs camarades masculins. » Force est de constater qu’en plus d’occuper le terrain, elles le font donc avec succès. C’est notamment le cas de l’équipe de Paris 1, composée depuis la rentrée 2012 d’une quinzaine d’étudiantes décidées et motivées, qui malgré leurs très récents débuts défendent les couleurs de l’Université avec des résultats plus qu’honorables (5 victoires pour 6 défaites). L’équipe des filles d’HEC n’a pas non plus à rougir de son palmarès. Alors que l’école a organisé en avril dernier les phases finales de la Coupe de France des ESC, son équipe de rugby féminin a déjà remporté trois fois le titre lors des 4 dernières éditions.
Fille comme garçon, le rugby est un catalyseur de passion
Et si le rugby gagne avec force le coeur et les crampons des étudiantes, c’est parce que ses valeurs correspondent trait pour trait à celles défendues par les grandes écoles et universités. Engagement, respect, humilité, abnégation : autant de points communs entre sport collectif et enseignement d’excellence. Cette complémentarité a d’ailleurs notamment été formalisée en octobre 2012, par la signature de la Convention de Coopération et de Création du nouveau Centre Universitaire de Formation et d’Entrainement de rugby féminin, entre le Président de l’Université Joseph Fourier de Grenoble et le Président du Comité des Alpes de Rugby. Celui-ci a pour objectif de permettre aux étudiantes de poursuivre en parallèle une carrière universitaire et une carrière sportive de haut niveau dans le rugby. Mais qui dit haut niveau ne dit pas mise à l’écart de sa féminité, insiste Patrick Patureau « Les filles sont engagées, elles vont au contact, elles plaquent et sont très appliquées au niveau du jeu. Si les actions sont peutêtre un peu moins violentes, on assiste bel et bien à un sport de combat. La seule différence, c’est que dans ces matchs, on voit des sportives au regards de tueuses se passer le ballon avec des mains parfaitement manucurées ! »
DANS LA MÊLÉE AVEC LES MICHELINES !
Du contact, des performances et des troisièmes mi-temps : les filles de l’équipe de rugby de Centrale Lille sont de vraies locomotives des succès sportifs de l’école. Celles que l’on surnomme les Michelines ont en effet gagné en 2010 et 2011 le Challenge Centrale Lyon et l’Intercentrales alors que leurs homologues masculins n’ont gagné ni l’un ni l’autre. Preuve de ce succès, Chloé Pelle, leur capitaine joue depuis 2011 dans le Tournoi des VI Nations.
CW.