Mètre-ruban, épingles et aiguilles en mains, Julia Stratmann est LA révélation de l’Istituto Marangoni à Paris. De l’ombre à la lumière, l’étudiante de l’école de mode et de design ne cesse d’affûter son style et se taille petit à petit un nom dans cet univers impitoyable ! Portrait de l’apprentie-styliste en vogue.
Un parcours cousu main
Julia a 22 ans et du talent à revendre. Originaire d’Allemagne, elle est arrivée à Paris trois ans auparavant « pour faire des études dans la plus belle capitale de la mode ». Un choix évident pour la pétillante jeune femme qui a toujours su qu’elle voulait travailler dans le milieu de la haute couture. « Petite, j’adorais habiller mes poupées et en grandissant, je me suis intéressée de plus près à la mode à travers les magazines et les défilés. » La couture, une passion. Son rêve d’enfant devient réalité grâce à ses études à l’Istituto Marangoni. « Dans cette école, si on veut on peut. Les professeurs et les directeurs nous portent vers le haut », remercie-t-elle. Du soutien, mais aussi un beau réseau dans le milieu de la mode. L’Istituto Marangoni sait chouchouter ses étudiants ! Grâce à l’école, Julia entre en stage chez Lanvin, Elie Saab ou encore Off White. Elle assiste les plus grands pour les petites retouches avant les défilés, dans les showrooms ou lors des photoshoots. Un patchwork d’expériences très formateur qui lui a permis d’être sélectionnée avec dix autres élèves pour présenter sa collection de fin d’année lors de la Fashion Week parisienne.
Dress code
Chaque année en effet, l’école de mode organise un défilé. Le 25 juin 2019 dans l’église américaine de Paris, Julia y participait. Le thème de son fashion show : Twin Peaks. « J’ai voulu recréer un univers clinique, un peu kitsch, assez sombre avec des pièces très tailoring et genderless, pour homme et pour femme. » Elégant, chic et choc. « J’essaye toujours de faire dialoguer le vêtement avec la personne qui le porte. Pour que toutes mes pièces, même pointues, restent superposables et portables dans la vie de tous les jours », complète-t-elle. Back to basics ! La styliste s’inspire beaucoup de la réalité, des news, de la culture et des émotions humaines. « J’aime raconter des histoires authentiques à travers mes créations. Pour moi, ce qui compte ce n’est pas forcément que ce soit joli, mais plutôt qu’il y ait un vrai message derrière. » La raison pour laquelle ses créateurs préférés sont les belges. Martin Margiela, Raf Simons, Ann Demeulemeester… : des terre-à-terre, comme elle.
M sous toutes ses coutures
Et ce n’est pas le seul beau projet de Julia ! La couturière en herbe a aussi été choisie pour confectionner les costumes de scène du chanteur français Matthieu Chedid, alias M. L’Allemande ne connaissait pas l’artiste avant ce concours. Un avantage face aux autres étudiants-concurrents. Elle ne s’est pas laissée influencer par son passé, pour mieux écrire son futur. « Il a une forte dualité : le personnage flamboyant qu’il est sur scène et la personne qu’il est en privé. J’ai voulu faire transparaître ce côté humain, sensible, nostalgique et poétique. » Et Matthieu Chedid a flashé sur sa création, toute en détails. La lettre M, cachée, apparaît selon ses mouvements en effet trompe-l’œil ! Un travail de près de quatre mois, terminé seulement quelques jours avant la première date de concours en février 2019. Des souvenirs plein la tête, la toute jeune diplômée travaille depuis septembre chez Hugo Boss en Allemagne.