Vous pensiez connaître le secteur de l’assurance ? En pleine mutation digitale, le métier d’assureur n’est plus celui que vous croyez. Une révolution synonyme d’innovation à l’image de celle menée par Pascal Demurger (ENA 96), directeur général Groupe MAIF.
Comment la MAIF fait-elle face aux mutations en cours ?
La transformation digitale va avoir un impact considérable sur notre marché. La généralisation de véhicules autonomes par exemple pourrait à terme générer une baisse drastique de la sinistralité et donc de notre activité. Nous devrons peut-être partager ce marché réduit avec de nouveaux concurrents qui, à l’image des GAFA, disposent d’avantages concurrentiels radicalement différents des nôtres. Mon rôle est d’anticiper ces changements et d’y préparer l’entreprise. Ainsi, nous transformons en profondeur notre manière d’exercer notre activité et développons notre palette de métiers. Le 2e axe de notre stratégie est de renforcer notre singularité et notre engagement citoyen qui font de la MAIF une marque à part.
Plus qu’une évolution, c’est une vraie révolution ?
Plutôt une réinvention autour de nouveaux métiers, de nouveaux besoins, de nouvelles manières de travailler… Nous mettons en place des modes de fonctionnement agiles où l’amélioration continue prend le pas sur la gestion classique par projet. Nous évoluons vers un système d’information nativement ouvert pour, demain, dialoguer plus facilement encore avec nos partenaires. Mais l’innovation n’est véritablement possible qu’à travers de nouvelles compétences pour faire face à l’obsolescence de plus en plus rapide des savoirs.
Il y a donc de la place pour les jeunes talents ?
Nous avons en effet de nombreuses opportunités par exemple dans les métiers du digital, de la donnée ou encore de l’intelligence artificielle. Plus qu’une expertise, nous recherchons chez les personnes qui nous rejoignent l’envie et la capacité à apprendre en permanence. Ce sont ces talents, mus par leur capacité à appréhender la complexité, à lui donner du sens et à mettre en perspective une quantité illimitée d’informations, qui deviendront les assureurs de demain. La MAIF a beaucoup à apporter à ces jeunes diplômés. Travailler à la MAIF, c’est la possibilité de concilier l’initiative individuelle et la participation à un projet collectif porteur de sens. C’est évoluer dans un environnement managérial qui repose davantage sur la confiance et l’envie que sur l’autorité et la contrainte.
Innover pour mieux régner « Nous sommes reconnus par nos pairs comme l’une des entreprises les plus innovantes du secteur de l’assurance. Mais la MAIF se distingue également par son modèle original, capable d’aligner l’intérêt de l’entreprise sur celui de ses différentes parties prenantes. Cette volonté de concilier performance, innovation et impact positif sur la société est je crois la seule manière crédible de répondre aux exigences du 21è siècle. »
En quoi l’ENA vous a-t-elle aidé à appréhender cette complexité ?
Ce qui me sert le moins aujourd’hui de ma scolarité à l’ENA, c’est ce qui j’y ai appris ! En revanche, j’y ai acquis de nombreuses compétences dont un esprit de synthèse très poussé. C’est un atout essentiel dans le monde actuel et l’ENA est sans doute l’un des endroits où on apprend le plus à le développer.
Le conseil de Pascal Demurger « Arrêtez de vous projeter ! L’excès de planification est sclérosant et empêche de se réaliser complètement. Écoutez plutôt votre cœur et vos envies, et vous ferez alors les plus belles rencontres. Avancez sans idées préconçues ni a priori sur les secteurs ou les entreprises pour vous construire au fur et à mesure. Enfin, privilégiez l’aventure collective à une trajectoire individuelle : c’est ainsi que vous vous dépasserez ! »
« Participer à l’aventure MAIF, c’est donner du sens en allant au-delà du simple métier d’assureur. »
Contact : @pascaldemurger
Pour découvrir celui qui porte la voix de l’ENA aujourd’hui, c’est par là !