APRÈS 20 ANS À DES POSTES CLÉS DANS LA FONCTION PUBLIQUE, FRANÇOISE MERCADAL-DELASALLES (ENA 88, IEP, LICENCE DE LETTRES) N’A PAS HÉSITÉ UNE SECONDE À REJOINDRE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE LORSQUE LE GROUPE LUI A PROPOSÉ DE PRENDRE LA TÊTE DE LA DIRECTION DES RESSOURCES ET DE L’INNOVATION POUR REPENSER SES MODES DE FONCTIONNEMENT DANS UNE LOGIQUE DE MUTUALISATION. RENCONTRE AVEC UNE MANAGER QUI A TOUJOURS PRÉFÉRÉ FAIRE RIMER SA CARRIÈRE AVEC CURIOSITÉ PLUTÔT QU’AVEC SÉCURITÉ.
AU COEUR D’UNE RÉVOLUTION CULTURELLE BANCAIRE
Impulsée en 2008 par le choc de la crise économique, la Direction des Ressources et de l’Innovation inscrit le Groupe Société Générale dans un processus d’industrialisation extrêmement novateur. En créant des centres de services partagés au service du Groupe, elle opère en effet une profonde transformation culturelle en mettant fin à son organisation traditionnelle en silos. « Participer à la création d’un tel projet, de dimension internationale, en plein coeur de la crise, quelle expérience ! »
UNE CARRIÈRE ENTRE PUBLIC ET PRIVÉ
Une expérience où son background public a joué un rôle important. « Alors que les secteurs public et privé étaient largement éloignés, les managers qui avaient mon profil leur ont permis de se comprendre et d’unir leurs forces, seul moyen de gérer la crise. » Au-delà des challenges passionnants relevés au sein du ministère des Finances et de la CDC, cette mère de 4 enfants retient aussi du secteur public un environnement favorable à l’égalité homme / femme. « Je suis certaine qu’à l’époque je n’aurais jamais pu faire un tel début de carrière dans le privé. Il y a 20 ans, les femmes de pouvoir se sentaient obligées d’adopter les codes masculins. Depuis, nous avons été nombreuses à prendre des risques et à affirmer notre volonté de manager tout en restant des femmes. Il est toujours difficile d’être seule dans un concert d’hommes mais la Société Générale fait tout pour faire bouger les choses. »
« En matière de représentativité
des femmes dans l’entreprise, c’est la volonté et la sincérité du patron qui font la différence. A la Société Générale, celles qui
ont des postes à responsabilités savent qu’elles y sont pour
de bonnes raisons
et qu’elles sont encouragées à y être. »
UN TOP MANAGEMENT ENGAGÉ POUR LA MIXITÉ
Membre du ComEx, elle insiste en effet sur le parti-pris du Groupe pour la mixité incarné par son PDG. « Dans une entreprise, le plafond de verre ne peut éclater que si son top management prend conscience de l’intérêt de la diversité. Très impliqué sur ces questions, notre Président, Frédéric Oudéa, suit personnellement les postes clés de l’entreprise pour s’assurer que notre vivier de femmes est pris en compte à chaque nomination. En matière de représentativité des femmes dans l’entreprise, c’est la volonté et la sincérité du patron qui font la différence. » Des outils peuvent également y contribuer comme ce travail mené par le Groupe sur les biais inconscients des hommes vis à vis du leadership féminin ou encore des dispositifs favorables à la parentalité, dès lors qu’ils n’ont pas pour effet pervers de hacher et donc de freiner les carrières féminines. Elle insiste enfin sur la vertu des réseaux, des lieux « de rencontre et de libre parole où on se rend compte que quelles que soient ses responsabilités, on a toutes les mêmes questionnements et les mêmes difficultés. « Et pourtant, même si pour un patron « embaucher une femme reste assimilé à une prise de risque, à la Société Générale, celles qui ont des postes à responsabilités savent qu’elles y sont pour de bonnes raisons et qu’elles sont encouragées à y être. »
Souvenir DE CARRIÈRE
« Bien classée à la sortie de l’ENA, j’ai postulé au ministère des Finances, dans une Direction dont très peu de femmes avait franchi les portes. A cours d’arguments pour me convaincre de choisir une autre Direction, mon recruteur m’avait alors annoncé avec sérieux “ Ici, on n’a pas le temps de faire ses courses “. J’ai été recrutée et me suis épanouie pendant plus de 10 ans au Budget ! »
CW.
Contact : francoise.delasalles@socgen.com