Le prix du Bitcoin a dépassé les 50.000$. Pure bulle spéculative ? Nouveau paradigme ? Dans tous les cas, une belle prouesse alchimique : la célèbre monnaie digitale se transforme en or numérique.
La hausse du Bitcoin se poursuit, la spéculation s’intensifie. En moins d’un an, le prix du Bitcoin a été multiplié par dix, atteignant pour la première fois de son histoire les 50.000$ l’unité. Il y a quelques mois, Michael Saylor, PDG de MicroStrategy, encourageait par tweets interposés l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à investir dans la monnaie digitale. Depuis quelques semaines, et l’annonce par Tesla d’un achat de bitcoins pour une valeur de 1,5 milliards de dollar, le cours de la cryptomonnaie s’emballe.
Pourquoi le prix grimpe ? C’est simple : parce que la demande est supérieure à l’offre. Entreprises poussées par leurs actionnaires à suivre les pas de Tesla, fonds d’investissements y voyant une nouvelle classe d’actif, jeunes spéculateurs se mettant au trading en période de confinement via leurs smartphones… Il faut dire que tout le monde s’y met !
Cela peut-t-il durer ? Oui, et ça va même s’accélérer… avant de s’inverser. Les marchés financiers étant régis par la psychologie humaine, c’est avant tout une question de cycles (le quatrième est en cours, en ce qui concerne le Bitcoin).
Derrière la spéculation, un nouveau récit pour le Bitcoin
Alors que le Bitcoin n’a connu aucune évolution majeure depuis 2009 – son immutabilité étant d’ailleurs vue comme la preuve de son succès – chaque nouveau cycle a été l’occasion d’élargir sa base d’utilisateurs et de propulser son prix vers de nouveaux sommets :
En 2009, suite à la crise financière de 2008 et sur la base du livre blanc écrit par l’anonyme Satoshi Nakamoto, le Bitcoin a rassemblé de premiers adeptes parmi les chercheurs en cryptographie.
En 2013, c’est la possibilité de « miner » soi-même le Bitcoin, de le trader et de l’utiliser pour payer de façon anonyme sur le darknet qui a attiré geeks, activistes ou criminels (et lui a offert sa réputation tenace d’argent sale et spéculatif).
En 2017, ce sont les promesses autour de la Blockchain et de sa révolution technologique qui ont attiré le grand public cherchant à dénicher le « nouveau Bitcoin » ou le « nouvel Ethereum », le Bitcoin servant alors principalement de porte d’entrée dans le monde des cryptomonnaies.
Aujourd’hui, c’est finalement au tour des entreprises, des banques et des acteurs institutionnels de s’y intéresser. Pourquoi ? Parce qu’en période de Covid 19, le Bitcoin est vu comme un refuge de valeur contre l’inflation. L’or numérique, en quelque sorte.
Que faut-il pour qu’un actif financier s’impose comme refuge de valeur universel, comme l’ont fait le dollar ou l’or en leur temps ? Un ingrédient : la confiance. Or, maintenant que Mastercard, PayPal, Uber ou Tesla ont annoncé accepter les paiements en Bitcoin, le risque semble être en train de changer de camp : est-il plus risqué d’acheter du Bitcoin car son prix est volatil, ou de ne pas en acheter quand vos concurrents le font et voient leur valorisation boursière s’envoler ?
Et les autres cryptomonnaies, dans tout ça ?
Pendant ce temps, les autres cryptomonnaies continuent leur chemin vers une adoption par le grand public. Là où elles avaient vu leur prix s’enflammer en 2017 sur la base de livres blancs et de grandes promesses, les cryptomonnaies plébiscitées aujourd’hui sont celles que les gens utilisent réellement et qui génèrent des revenus. Celles liées à la Finance Décentralisée, aux DEX et au yield farming , ou encore aux plateformes d’échange de cryptomonnaies (Binance, FTX) et d’art digital (Opensea, Rarible), par exemple.
En attendant que le Dogecoin devienne la principale monnaie de la Lune, tout un écosystème est en ébullition. Rien de plus facile que d’aller y jeter un coup d’œil… Il suffit de pousser la porte.