Les stages et la vie associative tiennent une part importante dans le projet pédagogique des grandes écoles. Ils permettent de développer ses qualités humaines et professionnelles de manière complémentaire aux apprentissages académiques. C’est durant ces expériences que le futur diplômé forge ce qui fera « sa » différence aux yeux des recruteurs.
Lorsque Laura Ferri-Fioni, responsable du pôle stages, orientation, insertion professionnelle de l’Ecole polytechnique, demande à des anciens ce qui dans leur cursus leur est le plus utile dans leur vie professionnelle, ils répondent rarement le cours de physique quantique… « Ils évoquent très souvent leur stage de formation humaine et militaire comme essentiel pour le développement personnel. » Même son de cloches du côté des entreprises : elles apprécient les candidats qui savent mettre en avant leurs qualités personnelles. C’est le cas de ceux qui ont mené de front avec succès études et engagement associatif.
Développer ses qualités humaines et comportementales en association
Un engagement associatif formateur peut être validé comme une expérience professionnelle à l’ESSEC. « Un élève qui peut témoigner de responsabilités, de réalisations, et par ce biais d’apprentissages professionnels ou du développement de qualités pourra prétendre à cette reconnaissance, confirme Marie-Noëlle Koebel, directrice des études et des admissions. Il peut s’agir de compétences en gestion de projet, d’équipe, de budget, de définition d’une stratégie ou d’un plan d’actions, de recherche de financements, de communication. » Les qualités développées en association sont souvent celles dont le recruteur testera le potentiel chez un jeune diplômé. Elles sont aussi acquises de manière implicite. Le travail de mise en perspective des expériences et de réflexions sur son avenir est dans cette optique décisif pour préparer son positionnement devant le recruteur. « Il s’agit surtout de qualités humaines et comportementales, précise la responsable de l’ESSEC. On parle de leadership, de responsabilité, de capacité à convaincre, de sérieux dans la gestion des dossiers. »
Apprentissages encadrés durant les stages
Outre leur rôle d’expérimentation d’un secteur ou métier, les stages sont des moments importants de la construction de la posture professionnelle du futur diplômé. « A l’X nous leur demandons d’être confrontés à trois milieux vers lesquels ils peuvent s’orienter : entreprise, institution, recherche, explique Laura Ferri- Fioni. Nous souhaitons qu’au-delà de leur mission, ils s’intéressent au fonctionnement de l’organisation, ses métiers et parcours. » L’engagement personnel de l’élève dans son stage fait partie des critères de notation comme sa participation à des réunions, comment il a vécu la hiérarchie, a t-il pris des risques ou décisions, encadré un groupe. Si les qualités développées sont similaires à celles acquises en associations, « la différence en stage est qu’ils sont en posture d’apprenants encadrés, indique Marie-Noëlle Koebel. Il y a une hiérarchie à respecter, une missions précise, un contrat de travail et une rémunération qui impactent la manière de vivre les choses et donc ce qu’ils en retirent. »
Faire la différence
Dans leurs critères de recrutement nul doute que les entreprises considèrent le niveau académique des élèves. Mais elles les distinguent surtout par leurs expériences et qualités humaines. « Nous les préparons à mettre en avant leurs différences, leur personnalité, la cohérence de leurs choix de parcours, explique Laura Ferri- Fioni. Nous travaillons aussi à valoriser leurs préférences comportementales, à réfléchir à leur projet professionnel en fonction de leurs envies. Il ne s’agit pas uniquement d’être bon dans ce que l’on fait, il faut s’y épanouir. Pour cela il faut bien se connaître. »
A. D-F