Sybille traverse l’Atlantique à la voile. Ce pari est l’occasion pour cette étudiante à NEOMA Rouen de sensibiliser au cancer, maladie dont elle a été elle-même victime. Rencontre avec une jeune femme passionnée et déterminée.
Partie en février 2021, Sybille Pillet traverse l’Atlantique à la voile. La concrétisation d’un projet débuté il y a un an afin de sensibiliser aux cancers des enfants et des jeunes. Un sujet qui touche particulièrement cette passionnée de voile de 24 ans, originaire de Vannes (Bretagne), qui a eu un cancer, diagnostiqué en 2018, et aujourd’hui guéri.
Associer sport et solidarité
C’est en entrant en M1 à NEOMA Rouen que son projet, Atlantic Rebirth, s’est dessiné. « J’ai d’abord découvert l’association Cheer Up !, qui sensibilise au cancer de l’enfant lors de l’une de leurs soirées. Puis avec une amie de mon association de voile Sailaway, nous avons parlé de la possibilité de monter un projet qui associerait le côté sportif et le côté solidaire », explique la jeune femme, actuellement en année de césure. J’en ai parlé aux deux associations qui étaient partantes. »
Choix du parcours, communication autour de l’événement, recherche de sponsors… La concrétisation d’un tel projet demande de l’investissement. « Un voilier coûte cher. Nous avons donc cherché des fonds auprès de sponsors à hauteur de 15 000 euros, explique-t-elle. Avec la Covid, nous avions peur que les entreprises ne nous suivent pas. Finalement, beaucoup étaient partantes comme Parrot qui nous donne deux drones pour suivre la traversée, l’entreprise PEME Gourdin, qui fabrique des pompes centrifuges dans le Nord de la France, des associations de NEOMA (BDX, Cheer Up, Sailaway), les villes de Vannes et de Rouen, la ligue contre le cancer du Morbihan, la Fédération Leucémie Espoir, le lycée Saint François Xavier où j’étudiais à Vannes… »
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Sybille traverse l’Atlantique… en famille !
Atlantic Rebirth est une aventure familiale puisque Sybille part avec son papa, officier de la marine marchande, sa petite sœur Typhaine, équipière confirmée et Lilian Mercier, ancien camarade de Saint François Xavier, lui-même touché par une leucémie et préparateur du voilier Banque Populaire de Clarisse Cremer. « La voile est une passion familiale, explique Sybille. Je crois que je suis montée sur mon premier bateau à 2 ans et j’ai commencé à en faire vraiment à 7 ans, puis dans des associations de voile au collège et au lycée. Et chaque année avec mes parents, nous partons avec notre voilier que nous laissons à un endroit et que nous revenons chercher l’année suivante pour continuer notre parcours. Nous avons fait toute la Méditerranée jusqu’en Grèce ! »
Et c’est donc avec ce voilier que l’équipage va se lancer à l’assaut de l’Atlantique en début d’année 2021. Mais avant ça, de gros travaux ont dû être réalisés sur le bateau. « Nous avons enlevé le mât pour vérifier que tout allait bien, installé un hydrogénérateur, un système de satellite, un radeau de sauvetage, une nouvelle voile… » Sybille devait ensuite partir avec sa famille de Toulon en janvier jusqu’aux Canaries avant de se diriger vers les Antilles à partir de février. Un périple de trois semaines en mer, sans escale. Pas de tout repos donc ! « Nous allons devoir nous relayer pour surveiller la route jour et nuit. On est toujours en mouvement sur un bateau : il faut être réactif, changer les voiles, faire parfois des réparations. On a de quoi s’occuper ! », sourit Sybille.
« Redonner de l’espoir aux malades »
Durant la traversée, Sybille et son équipe de choc vont filmer tout ce qu’il se passe à bord du bateau pour diffuser ensuite les images aux enfants dans des hôpitaux. Puis le matériel des sponsors sera revendu et les fonds reversés à l’association nationale Cheer Up ! afin de réaliser les rêves d’enfants malades. « Le but de ce projet est de redonner de l’espoir aux enfants, leur montrer qu’il y a une vie après le cancer, que ce n’est pas une fin en soi, confie Sybille. Au début de la maladie, je ne communiquais pas beaucoup dessus car je ne voulais pas qu’on me voit comme une malade, inspirer de la pitié. C’est en entrant à NEOMA que je me suis dit que ça serait bien d’en parler, de libérer des choses sur le sujet. Montrer qu’on peut continuer à vivre pendant et après le cancer ».
Un beau message d’espoir que Sybille envisage de continuer à faire passer après la traversée en se rendant, par exemple, dans des hôpitaux ou en participant à des événements « extrêmes » : « Pourquoi pas gravir le Mont Blanc ? », réfléchit-elle. On ne doute pas qu’après les vagues, Sybille sera prête à déplacer des montagnes.
Pour suivre l’aventure : https://www.atlanticrebirth.com / Facebook / Instagram