Dossier Voile
Quand il avait 8 ans, Tanguy Le Turquais n’aimait pas le bateau ; ce qu’il aimait c’est de voir ses soeurs malades en mer ! plaisante t’il à raconter. Maintenant il en vit et a accepté de skipper un des bateaux de l’EPF. Petit retour vers le passé.
Comment as-tu embarqué à bord d’un bateau ?
Tanguy a découvert la voile sur le bateau familial quand son père a décidé de vivre à bord. Au programme des devoirs de vacances, faire le point, régler les voiles, tracer une route et couper la tête des poissons pêchés lors de leurs croisières estivales. En mer, la seule chose qui lui plaisait était de voir ses petites soeurs avoir le mal de mer ! Les sorties ont commencé à avoir de l’intérêt lorsque son père a emmené en bateau le jeune adolescent véliplanchiste qu’il était, sur des spots de planche. Le virus fut attrapé et les escapades maritimes devinrent même indispensables à son quotidien. Curieux, il décide d’intégrer l’équipe de régate de Class 8 en entrant au lycée professionnel pour préparer un Bac de préparateur de bateaux de course. Une seule régate lui a suffit pour savoir qu’il voulait en faire son métier.
Et aujourd’hui ?
Il est aujourd’hui skipper professionnel chez Seanergie après avoir obtenu son brevet d’état en alternance avec le club nautique du Rohu. « Il y a plusieurs choses qui me plaisent dans mon métier, je rencontre beaucoup de personnes qui veulent rompre avec leur routine quotidienne ou qui veulent apprendre la voile. Avoir un bon contact avec eux est facile car je ne suis ni leur patron, ni leur employé et je me fais un plaisir de les rendre autonome en adaptant ma pédagogie à chacun, ça m’oblige à continuer à progresser dans ce que je fais. » Tanguy passe sa vie sur l’eau, le train est l’un de ses fidèle compagnon et il est prêt à répondre au pied levé à la demande. « A fond tout le temps et surtout en permanence sur un bateau. Je vis de ma passion est ça c’est formidable. » Il apprécie également l’aspect régate et compétition, toujours se remettre en question pour progresser « J’ai l’impression que je ne ferai jamais le tour de mon métier, d’apprendre tous les jours et ça c’est super, ça me permet de ne pas tomber dans une routine. »
« Aujourd’hui je jongle entre ce projet et mon métier. Je passe 300 jours par an sur l’eau, j’ai le mal de terre et je dors plus souvent en fond de cale d’un bateau avec mon ciré mouillé que dans de bons draps…mais je ne changerai ça pour rien au monde ! »
Un projet qui t’a marqué ?
L’année dernière, il a été recruté par une école de commerce de Bordeaux pour participer à la Course de l’EDHEC, il finissait ses études le 8 avril et le lendemain, la CCE commençait. Premier contrat professionnel, un peu de pression et l’envie de bien faire, il les a aidé à monter le projet, entrainé, hébergé et a finalement remporté la course ! « Pour mon tout premier contrat, j’avais l’impression d’avoir réussi un truc exceptionnel, et ce résultat m’a ouvert les portes du monde des skippers professionnels et m’a permis de gagner en crédibilité » Très vite, il repartait emmener des enfants malades faire une croisière en Corse, expérience marquante et unique s’il est utile de le préciser. « Je crois que le plus beau reste à venir…ça ne fait qu’un an que je suis sur le marché ! »
Quel état d’esprit pour cette édition de la CCE ?
Tanguy a choisi cette année de partir avec un équipage motivé et performant de futurs ingénieurs issus de l’EPF et qui a déjà fait ses preuves en remportant les Voiles de Seine.Cette victoire a convaincu Tanguy de leur engagement, leur sérieux et leur volonté de donner le meilleur d’eux-mêmes. Fidèle à la CCE, EPF voile doit cependant chaque année s’adapter aux nouveaux venus, évoluer, progresser donner une continuité à un équipage qui est à chaque année différent. Tanguy se fera le plaisir régler les rouages habitués à rouler indépendamment afin que le bateau donne le meilleur de lui-même. Un challenge qu’il a accepté de relever, rendez-vous est pris en avril pour un compte rendu !
Et après ?
Il ajoute un aspect course au large à sa passion et se lance dans la Mini Transat, une course en solitaire à travers l’Océan Atlantique sur un voilier de 6,50 mètres. Au menu : préparation physique, recherche de sponsors, entrainements, gestion de sommeil et nutrition. « C’est un projet à l’origine personnel mais qui peut m’apporter beaucoup dans ma vie professionnelle. » Gage de sérieux et de crédibilité, il lui permettra de gagner la confiance des futurs clients si tant est qu’ils en doutent ! A suivre donc !
Contact :
Charlotte Lecomte
charlotte.lecomte@epfedu.fr
voile@epfedu.fr