Conditions, environnement et relations de travail, conciliation vie pro – vie perso, reconnaissance du travail effectué, climat social, égalité professionnelle, rémunération, RSE… autant de clés génératrices de cette qualité de vie au travail (QVT) devenue incontournable pour les Millennials. Mais s’ils sont les fers de lance de cette dynamique, ils ne sont pas pour autant les seuls à la plébisciter.
« C’est un mouvement de fond, une combinaison entre l’évolution des envies des jeunes collaborateurs et une prise de conscience des leaders qu’on ne peut plus voir le profit comme une fin en soi. Il n’est plus possible de concevoir le monde des affaires dans une hyper compétition permanente » indique Dominique Steiler, titulaire de la chaire Mindfulness, Bien-être au travail et Paix économique à Grenoble Ecole de Management.
Contribuer à la vie de la cité
Au-delà de l’effet de mode, la question de la QVT renvoie plus globalement au rôle du monde du travail comme contributeur à la vie de la cité. « C’est une conséquence plus qu’un outil pour améliorer les choses. Le but d’une entreprise est de renforcer le lien social et de contribuer au bien commun. Dès lors, la QVT est une condition pour faire vivre cette vision. »
Mais est-ce bien à l’entreprise de s’occuper du bien-être de ses salariés ?
« C’est un non conditionnel ! » affirme Dominique Steiler. « Si l’entreprise n’a pas vocation à gérer le bien-être individuel de ses collaborateurs, elle doit mettre en place les conditions de vie pour qu’ils puissent se saisir de leur propre bien-être et de leur qualité de vie. » En leur permettant de travailler dans les meilleures conditions possibles, l’entreprise responsabilise également ses salariés en leur permettant de se saisir de leurs propres besoins.
Encore faut-il savoir distinguer ces besoins ! Car résumer la QVT à un babyfoot ou à un cours de yoga à l’heure du déjeuner, c’est finalement la penser à l’envers. « L’entreprise doit créer un espace de sécurité matérielle, physique et psychologique pour ses salariés et développer une culture de confiance suffisante pour qu’ils se sentent libres d’exprimer leurs désaccords. » Car même si elle n’est pas forcément suivie d’effet, la discussion constitue en elle-même un pilier de la QVT. « Des discussions qui peuvent aboutir à la mise en place d’activités de bien-être mais aussi à des activités de réduction de tensions inhérentes au travail. Il s’agit alors de réduire ou d’éliminer ces conditions de tension ou encore d’améliorer les capacités des collaborateurs à faire face aux situations de tension inhérentes à leur métier. » Mais attention ce n’est pas parce que rien ne va mal que tout va bien !
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La DRH au cœur du réacteur Selon le baromètre des DRH 2018 publié par ABV Group en partenariat avec Willis Towers Watson, 85 % des DRH considèrent leur rôle dans la transformation des projets de l’entreprise comme une des trois priorités de leur fonction. C’est même une priorité absolue pour 60 % d’entre eux. Ils distinguent trois grands leviers d’action : la transformation digitale, la dématérialisation et la robotisation / la démarche de gestion des emplois et des parcours professionnels / la flexibilisation des organisations et du temps de travail. Leur maitre-mots pour relever le challenge ? Agilité et transformation.