« Le monde de l’IT est un secteur passionnant, très divers et en pleine croissance ! » C’est le message que Véronique Hangard (INSA Rouen Normandie 95), VP Channel EMEA North de SAP souhaite faire passer aux jeunes diplômés. Et surtout, elle les incite à venir le découvrir dans son entreprise où les portes leur sont grandes ouvertes. Interview.
L’essentiel à connaitre sur SAP ?
Nous sommes un éditeur de logiciels allemand et la plus grosse entreprise tech d’origine européenne. Notre métier : proposer des solutions pour accompagner la transformation digitale des processus d’entreprise. SAP France représente 2 500 personnes mais nous avons tout un écosystème de partenaires qui représentent plus de 15 000 personnes en France, qui développent et implémentent des logiciels chez les clients et avec qui nous vendons et codéveloppons aussi des innovations.
Qui sont vos clients ?
80 % sont des PME mais 94 % des 500 plus grosses entreprises mondiales sont clientes de SAP. Autre chiffre : 80 % des transactions dans le monde se font à un moment donné via un système SAP.
Nous touchons aussi des types d’entreprises et secteurs extrêmement variés.
Comment avez-vous accompagné vos clients pendant le confinement, période durant laquelle le digital a été au cœur de toutes les entreprises ?
Notre tag line est « Help the world run better and improve people’s life ». Pendant la crise, nous avons donc accompagné nos collaborateurs, mais aussi nos clients et notre écosystème. Exemple, nous avons rendu gratuite notre plateforme pour mettre en relation les achats et les fournisseurs. Nous avons aussi mis à disposition gratuitement notre outil de gestion de feedback du ressenti des salariés pour savoir comment ils allaient durant la crise. Nous avons ensuite participé à plusieurs projets qui nous tenaient à cœur avec nos partenaires : un projet de gestion de lits d’hôpitaux pour optimiser en temps réel les places aux Etats-Unis et en Allemagne, nous avons participé à la création du certificat Covid numérique…
Sur quels services SAP est-elle à la pointe de l’innovation ?
Le business model d’un éditeur de logiciels comme le nôtre est basé sur l’innovation, c’est le cœur de notre métier. 39 % de nos effectifs sont d’ailleurs dans des équipes de développement sur les 100 centres de développement que nous avons dans le monde, dont trois en France : à Levallois, à Mougins et à Caen. SAP proposent une expertise métier dans 25 types d’industries différentes et nos partenaires complètent, améliorent encore cette expertise. Exemple, un de nos partenaires toulousains développe un système de traçabilité des grains de maïs pour la production de popcorn, un autre commercialise des capteurs qui produisent des statistiques sur les performances des joueurs de NBA…
Les consommateurs sont aujourd’hui vigilants à choisir des entreprises responsables. Comment remplissez-vous le cahier des charges ?
Les objectifs d’économie responsable sont inscrits dans les objectifs officiels de SAP depuis 2009. Nous avons ensuite défini un objectif de neutralité carbone en 2023, nos data centers sont alimentés à 100 % en énergies vertes depuis 2014, notre flotte de voitures est hybride ou électrique et nous avons l’objectif de passer à 33 % de voitures électriques en 2025. Au-delà de ça, nous essayons de faire prendre conscience à nos clients de l’impact qu’ils ont en termes environnementaux mais aussi de diversité, car la diversité aide à innover et à nous améliorer.
VP Channel EMEA North de SAP : concrètement quelles sont vos missions ?
Je m’occupe du réseau de distribution pour l’Europe du Nord avec trois équipes : le recrutement de partenaires, l’équipe business chargée de gérer de nouvelles opportunités et l’équipe de transformation en support des partenaires pour les aider à développer les innovations. Cela représente une soixantaine de personnes. Cette activité génère 30 % du revenu de SAP en Europe du Nord et représentent plus de 80 % des nouveaux clients.
Comment êtes-vous arrivée chez SAP ?
J’ai commencé mes études post-bac à la fac de Rouen, où j’ai terminé 3e de ma promotion. J’ai donc voulu continuer en intégrant l’INSA Rouen Normandie en spécialité Energétique et propulsion. Puis grâce à l’INSA, j’ai découvert ce que j’aimais : j’ai fait des stages en recherche, en enseignement, en production mais ça ne m’a pas plu. J’ai ensuite fait un stage de technico-commerciale et j’ai aimé la prise de parole en public, l’expertise que le métier nécessitait. J’ai alors répondu à une annonce pour un poste dans ce domaine à Paris et j’ai été prise alors que je n’avais pas toutes les compétences. On m’a fait confiance et cette entreprise a plus tard été rachetée par SAP. On peut donc dire que j’ai fait toute ma carrière chez SAP.
Un conseil à donner aux jeunes diplômés tiré de votre expérience ?
Ne choisissez pas un métier pour l’argent mais un métier dans lequel vous n’aurez jamais l’impression de travailler. C’est ce qui m’est arrivée.
La valeur ajoutée INSA Rouen Normandie
A côté de quoi seriez-vous passée si vous n’aviez pas fait l’INSA Rouen Normandie ?
A l’INSA, on acquière beaucoup de connaissances mais aussi de compétences et l’alliance des deux est fondamentale. On en sort adaptable aux métiers de la tech, structuré, travailleur. Je trouve très bien que l’INSA évolue aujourd’hui vers plus de double-diplômes. C’est très intéressant. Je n’ai qu’un regret : j’étais dans les candidats éligibles à un voyage universitaire à Montréal et je n’ai pas postulé. Ça m’aurait pourtant aidée à devenir bilingue plus rapidement. De plus, j’ai rêvé de mon poste actuel pendant 10 ans et je pense que je l’aurais atteint plus rapidement si j’avais eu cette expérience.
Votre conseil fraternel à un diplômé d’un INSA en 2022 ?
Rendez compte à vos futurs employeurs de vos compétences. Mettez en avant le fait que vous avez une tête bien faite, que vous apprenez vite et bien. L’employeur va se baser sur ces compétences : ouverture d’esprit, curiosité, écoute, empathie, notamment dans la vente. Je vous conseille de faire appel à des techniques de coaching car « faire c’est bien, faire savoir, c’est mieux. » Je voudrais aussi qu’ils retiennent que le monde de l’IT est constitué de plein de métiers différents, notamment dans l’industrie et que c’est un secteur en croissance.
#Jobboard
Vos opportunités de recrutement ?
Au sein de mes équipes, je recherche surtout des profils experts. Mais SAP France et son écosystème recrutent tous les ans sur tous types de postes (jobs.sap.com). Je conseille aux étudiants de commencer chez nous par un stage car cela permet de découvrir si le secteur de la tech leur plait et ça se transforme la majeure partie du temps en emploi. A Barcelone nous avons notamment créé un hub : une magnifique opportunité pour les jeunes qui souhaitent démarrer dans la tech. 400 personnes de 23 nationalités s’y côtoient, et avec tous types de métiers : des équipes avant-vente, des vendeurs, des équipes value engeneering… Il y a une énergie hallucinante dans ces bureaux et beaucoup de stagiaires y sont formés.
Parlez-nous de votre programme SAP Fresh Facies.
Au départ, nous avions réuni des étudiants londoniens pour leur demander pourquoi ils avaient choisi un stage chez SAP. Beaucoup nous ont répondu que c’était par défaut car ils n’avaient pas été pris chez Google ou Facebook mais qu’ils ne regrettaient pas du tout car ils avaient eu de vraies missions. Ce sondage a fait ressortir le fait que SAP est peu connue et que c’est à nous de porter notre marque et les jolis métiers que nous proposons pour attirer les jeunes talents. Nous avons alors créé il y a trois ans un programme de sensibilisation qui a progressivement évolué en programme de formation. Aujourd’hui, le programme Fresh Facies propose des formations certifiantes gratuites et des connexions avec notre écosystème qui cherchent toujours des candidats.
Chiffres clés
SAP monde : 105 000 salariés / 140 pays
SAP France : 2 500 personnes et plus de 15 000 personnes dans l’écosystème
Contact /LinkedIn de Véronique Hangard
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