Troisième mi-temps : qui s’est caché sous le costume de la Phryge lors des JO ?

Au départ décriée et moquée, la Phryge a pourtant su se faire une place dans le cœur des Français grâce à ses danses endiablées. Désormais hissée au rang d’icône internationale, la Phryge doit aussi son succès à celles et ceux qui ont su la faire vivre sous le costume. La capitaine de la team Phryge de Paris 2024 nous dévoile ses secrets. Rencontre

LA PHRYYYYYYYGE, C’EST LA PHRYGE, vous avez sûrement entendu ce son qui tourne en boucle sur les réseaux depuis les Jeux Olympiques de Paris. Normal, la Phryge a parfois volé la vedette aux sportifs pour devenir LA star de ces JO. Sous les costumes d’Oly et Para, se cachaient près de 300 personnes, dont 30 danseurs professionnels. Parmi eux, Laura Charles, capitaine en chef des Phryges. Une aventure qui a commencé pour elle bien avant les Jeux. « Le processus de sélection a démarré début 2024 avec l’agence de recrutement Neodance Agency, mandatée par Pitch Sports. Cette agence de recrutement est le même organisme que celui dans lequel j’ai fait ma formation de danseuse, elle m’a donc approché pour revêtir le costume. Les critères étaient assez simples : savoir danser et parler anglais, j’ai accepté et la belle histoire a commencé » se rappelle-t-elle. Compétitions en Hongrie, événements pré-olympiques en Europe, la Phryge a arpenté tous les terrains dès le mois de juin pour se faire connaître et se familiariser avec le public.

crédits Nicolas Rousset

A l’origine de la création de la choré officielle

Pour faire rayonner les Jeux, Laura Charles et les chorégraphes en profitent pour mettre en place les danses qui illumineront Paris. Un travail commencé quelques semaines seulement avant l’événement planétaire. « J’ai notamment aidé à la création de la danse de la mascotte en étant le modèle danseur. Nous avons pris en compte les contraintes du costume : un gros ventre, des petits pieds et des petits bras. On a aussi fait quelque chose de simple pour que tout le monde puisse l’assimiler rapidement et que les volontaires puissent reproduire – notamment ceux qui n’étaient pas présents à Paris » détaille la capitaine. Pour cette chorégraphie, Laura Charles a pu compter sur l’imagination de Cain et Céline Kitsaïs, des habitués des mascottes puisqu’ils ont travaillé pour Disney et le Tour de France mais aussi pour le jeu Just Dance. « Au-delà du costume, il fallait prendre en compte la différence de taille entre la Phryge olympique et la Phryge paralympique, les conditions du danseur dans le costume et la chaleur qu’il pouvait y avoir à l’intérieur. Tous ces éléments réunis ont donné la danse que l’on connaît aujourd’hui. Vous remarquez d’ailleurs qu’on ne tapait jamais dans les mains… nos bras étaient trop petits ! Alors on se tapait sur le ventre » rigole Laura Charles.

Trois mois d’émotion

Entre les premiers événements en juin et la Parade des champions sur les Champs-Elysées, ce sont  trois mois d’émotion qu’ont vécu les Phryges à l’été 2024. Des émotions doublés de responsabilités. « Vu l’ampleur du phénomène sur les réseaux sociaux, le comité d’organisation s’est servi de la phryge pour faire passer des messages de sensibilisation lors des compétitions et on a vraiment été utilisées comme moyen de communication » explique la capitaine. Mais ce sont surtout les interactions avec le public dont se souvient Laura Charles. « Partout où on allait, c’était l’hystérie : Chacun voulait sa photo et ça demandait une grosse organisation. Pour l’anecdote, beaucoup pensaient que c’était un homme qui se cachait sous le costume alors que nous étions une majorité de femme » se remémore Laura Charles. Des souvenirs gravés pour toute sa vie. D’autant que même si la Phryge a rangé son costume au placard, il se pourrait qu’elle refasse quelques apparitions prochainement. Affaire à suivre …

Mon plus beau souvenir en tant que Phryge
« J’ai eu la chance de travailler avec Thomas Jolly et Daphné Bürki, deux personnes simples et naturelles qui nous parlaient comme si nous étions amis. Je retiens aussi l’ensemble des cérémonies auxquelles j’ai participé : des moments mémorables qui m’ont permis de côtoyer des athlètes et des artistes. Pour l’anecdote, c’est moi qui fais la Phryge sur la trottinette lors de la cérémonie d’ouverture des paralympiques et croyez-moi, c’est pas facile avec un si gros costume » s’amuse Laura Charles.