Dernière conférence de presse, mais non des moindres, pour Jean-Philippe Ammeux. Directeur de l’IESEG depuis 1994, il achève son mandat en mode prospection avec l’annonce du nouveau plan stratégique 2022 – 2027 de l’IESEG. Un plan co-construit avec l’ensemble de la communauté de l’école et qui sera mis en œuvre par sa successeure Caroline Roussel (aujourd’hui DGA), qui prendra la tête de l’école dans quelques semaines.
« Chez nous : pas de rupture ! » annonce d’entrée Jean-Philippe Ammeux, avant de dévoiler le nouveau plan stratégique de l’IESEG. « Ce plan nous l’avons pensé avec toute la communauté de l’école et bâti à quatre mains avec Caroline. Ensemble, comme depuis des années. »
Les change makers sont au rendez-vous
Les nouvelles orientations de l’école s’inscrivent donc dans la continuité des valeurs qui irriguent la vision de l’école, « réaffirmée par tous lors de l’écriture de ce plan stratégique et qui n’a jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui : Devenir un hub unique et international qui formera et fera grandir les acteurs du changement œuvrant pour une société meilleure ». Ou, en anglais dans le texte : Empowering changemakers for a better society. « Notre enjeu c’est de former des gens qui peuvent relever les trois grands types de défis de l’époque : environnementaux, sociaux et économique. Il s’agit de problématiques très interdisciplinaires qui nécessitent de savoir passer d’un sujet à l’autre avec une certaine habilité. L’interdisciplinaire étant au cœur des formations en management de haut niveau comme les nôtres, les managers que nous formons ont un vrai rôle à jouer dans ces transitions, en tant qu’architectes d’une nouvelle organisation » insiste Jean-Philippe Ammeux.
Les cinq orientations du nouveau plan stratégique de l’IESEG
L’IESEG souhaite ainsi affirmer « son ambition renouvelée de continuer à bâtir sur ses fondamentaux solides que sont l’expertise pédagogique, la recherche, l’excellence académique et l’internationalisation en se projetant à cinq ans autour de trois notions clés : inspirer, connecter et transformer » rappelle Caroline Roussel. Cinq grandes orientations stratégiques ont donc été fixées en ce sens.
Proposer aux étudiants une expérience d’apprentissage engageante. Positionnant l’étudiant « au centre de son projet pédagogique », l’IESEG entend renforcer la personnalisation et la professionnalisation des parcours. Ses objectifs pour 2027 : 100 % des étudiants bénéficiaires d’un accompagnement personnalisé via un journal de bord digitalisé et des tuteurs pédagogiques, 100 % des cours en management intégrant une collaboration avec une entreprise, 100 % des étudiants travaillant sur des problématiques d’entreprises réelles et le développement de la gamification, de l’apprentissage virtuel et des cours en ligne.
Devenir un hub interdisciplinaire intégrant l’IA et les Humanités
Dans un environnement de plus en plus VUCA, l’interdisciplinarité s’avère être un atout de taille pour les managers. Philosophie, sociologie, géopolitique, sciences de la donnée, ou encore IA sont au cœur des projets interdisciplinaires lancés par l’école, qui ont d’ailleurs vocation à se développer. « En 2027, 100 % des étudiants devraient travailler chaque semestre sur des projets interdisciplinaires. L’IESEG poursuivra également le développement de ses programmes en double diplôme : un programme interdisciplinaire sera ainsi lancé avec une école de design et un autre avec une faculté de droit. »
Développer un écosystème entrepreneurial et innovant
Qui dit interdisciplinaire dit créativité et donc, innovation. Dans son nouveau plan stratégique « l’école souhaite accélérer le développement d’un écosystème entrepreneurial en s’appuyant notamment sur son réseau de diplômés pour favoriser l’innovation et la transformation, y compris celle liée à la durabilité. Cet écosystème entrepreneurial aura un impact local et global » insiste Caroline Roussel. Dans cette optique, d’ici 2027, l’école ambitionne de doubler le budget et la capacité des incubateurs de ses campus de Lille et Paris, portant à 150 le nombre d’entreprises incubées (dont 50 % de startups à impact durable). De plus, une structure dotée d’un fond de départ d’un million d’euros sera créée et investira dans des projets entrepreneuriaux alignés avec la vision de l’école.
Être une communauté interculturelle, diverse et inclusive
Pour renforcer les dimensions interculturalité, diversité et inclusion, l’IESEG entend également penser et développer son Centre d’excellence en engagement interculturel. Parallèlement, un fil conducteur autour de l’intelligence culturelle, la diversité et l’inclusion sera défini. Avec un objectif : que 100 % des étudiants et du staff soient formés au Passeport à la diversité interculturelle. Un Label interculturel va aussi être créé et la Fondation de l’IESEG verra son budget porté à 3.5 millions d’euros pour accompagner ces initiatives.
Et l’international ?
L’IESEG confirme son choix assumé de ne pas ouvrir de campus à l’international mais d’internationaliser ses campus français. « La ressource rare ce sont les professeurs internationaux, et nous avons réussi à apprivoiser cet aspect sur nos deux places stratégiques à Paris et à Lille » estime Jean-Philippe Ammeux. Preuve en est : la sélectivité de l’école. En 2020, l’IESEG a reçu 1 300 candidatures du monde entier pour 15 postes d’enseignants-chercheurs. De même, l’IESEG a fait le choix d’intégrer profondément l’international à ses conditions de diplomation. « Un choix pertinent car 90 % de nos étudiants ont un job dans les trois mois suivant leur sortie et 25 à 30 % de nos diplômés démarrent leur carrière à l’international » ajoute-t-il.
Renforcer l’approche systémique et globale de la durabilité
Alors que les enjeux de durabilité sont plus que jamais au cœur des attentes des étudiants, les business schools rivalisent d’inventivité en matière de sustainability, certaines allant même jusqu’à créer des écoles de la transition écologique et sociale. De son côté l’IESEG souhaite devenir « un sustainability hub avec et pour son écosystème, un forum de ressources et d’expertises, une marketplace de compétences qui organisera des conférences ou des hackathons et délivrera des certificats. » Pour ce faire, elle se fixe des objectifs précis pour 2027 : créer un Climate Lab piloté par les étudiants dans une dynamique de peer-learning, Former 100 % des étudiants et du staff à la durabilité, créer deux chaires en durabilité (dotées d’un million d’euros, chacune) et créer un well-being hub à destination des étudiants et des collaborateurs.
Combien ça coûte ?
Si le plan stratégique de l’IESEG s’inscrit dans la continuité de la vision de l’école, il n’en oublie pas pour autant de fixer des objectifs de croissance. « Une croissance pépère, comme dirait Jean-Philippe ! » s’amuse Caroline Roussel. Pour être à la hauteur de ses ambitions, l’école prévoit tout de même d’augmenter significativement son budget de 36.3 millions d’euros, pour atteindre 120 millions en 2027. D’ici 2027, elle devrait également rassembler 9 000 étudiants (vs 7 000 aujourd’hui), notamment grâce au développement de son Bachelor, de ses programmes PostGraduate et de son offre de formation continue. Parallèlement, l’école recrutera 150 professeurs et staff administratifs complémentaires d’ici la fin de son plan stratégique. Une communauté nombreuse qui pourra arpenter les nouveaux locaux de l’établissement. Une fois les travaux d’agrandissement et de rénovation finalisés, l’IESEG comptera 30 000 m2 de locaux à Lille et 22 700 m2 à La Défense, où un nouveau bâtiment devrait ouvrir fin 2022.