« Répondre durablement aux grands défis actuels tout en apportant le progrès dans la vie quotidienne » :c’est ce que propose Jean-Manuel Soussan (Paris Nanterre 89), DRH du Groupe Bouygues, aux jeunes talents de tous horizons qui veulent s’épanouir dans la construction, les médias ou encore les télécoms.
Malgré la diversité de ses activités, qu’est-ce qu’il fait le liant et l’ADN du groupe Bouygues ?
Entre le BTP, la promotion immobilière, les infrastructures de transport, l’énergie et les services, les télécoms et les médias, c’est vrai que nos activités sont extrêmement diversifiées. La mission du Groupe est d’apporter le progrès humain au plus grand nombre dans la vie quotidienne. Si notre taille est importante, Bouygues reste un groupe familial attaché à des valeurs communes comme le respect, la confiance, la créativité et la transmission. Je pense qu’il a vraiment un modèle social qui lui est propre, avec un actionnariat salarié extrêmement important et des collaborateurs qui détiennent plus de 20 % du capital. En tant que DRH, je constate qu’il y a un dialogue social permanent avec de vrais partenaires sociaux. Nous discutons de tout et n’hésitons pas à mettre tous les sujets sur la table pour trouver les bonnes réponses et solutions. C’est cela qui fait que je suis très attaché à ce groupe. En tant que RH, ma condition c’est que ce métier ne se fasse qu’à partir du moment où il y a un vrai dialogue social dans l’entreprise. Enfin dans un groupe de services comme le nôtre, le liant réside surtout dans les femmes et les hommes qui composent l’entreprise, assurent son fonctionnement et son développement. Sans eux, nous ne sommes rien !
Est-ce que 30 ans dans le monde de la construction font de vous un DRH différent ?
Lorsqu’on a évolué dans le secteur du BTP on n’oublie jamais que c’est la relation et le contact avec l’humain qui font la différence ! Cela m’a permis d’être toujours concentré sur les hommes. Si vous n’avez pas une équipe soudée et engagée, si vous n’avez pas la bonne compétence au bon endroit au bon moment, vous ne faites pas le projet !
Étiez-vous préparé à gérer la pandémie et comment avez-vous réagi ?
Personne n’était préparé à gérer un événement aussi exceptionnel. Quand je parlais de dialogue social, nous avons été l’un des premiers groupes à signer trois ou quatre jours après le premier confinement un accord d’entreprise qui essayait d’organiser cet arrêt très brutal. C’est dans ces moments-là que l’ensemble du collectif a besoin d’un signal, d’une direction pour mettre un sens dans l’action. Nous ne nous étions pas préparés, mais grâce à cette qualité du dialogue, on a réussi rapidement à aller tous dans la même direction, notamment dans la mise en place de process pour préserver la santé et la sécurité des collaborateurs lors du redémarrage de l’activité, en particulier dans la construction.
Qu’est-ce qui sera différent, selon vous, dans le monde d’après ?
D’abord, oui, il y aura un après-covid ! Cette crise sanitaire a modifié le rapport au travail avec un phénomène accélérateur extrêmement important sur l’accès au digital. Qui connaissait Teams avant la pandémie et qui ne connaît pas Teams aujourd’hui ? Le travail hybride -c’est-à-dire le combo du travail au bureau et à distance- va gagner de plus en plus de terrain. Par contre, il faut que les entreprises accompagnent le mouvement, soient très agiles et encadrent impérativement les formes de télétravail. Après, l’entreprise reste un collectif et il faut trouver le bon équilibre entre le travail en présentiel et le télétravail.
Est-ce qu’on choisit ce métier pour les ressources ou pour l’humain ?
Je n’aime pas le terme de ressources car on parle d’abord d’hommes et de femmes. Très clairement, lorsqu’on choisit ce métier, c’est qu’on s’intéresse aux gens. Si ce n’est pas le cas, on fait autre chose !
Un projet RH donc vous êtes particulièrement fier ?
Je suis président du Centre Gustave Eiffel à Chilly-Mazarin, un centre de formation spécialisé dans le secteur du BTP. Aujourd’hui ce Centre de formation d’apprentis (CFA) est capable de proposer des formations en alternance qui vont du CAP jusqu’au diplôme d’ingénieur. Nous avons su démontrer que ce mode d’enseignement était vraiment extrêmement efficace à tous les niveaux, en particulier pour comprendre très rapidement comment fonctionne une entreprise.
Les trois qualités du jeune dip’ taillé pour le groupe Bouygues ?
D’abord se forger des idées, croire en ses convictions et ne pas les trahir quelque part. Ensuite, l’esprit d’engagement pour mettre « ses moyens » sur un projet, « y aller à fond » quoi ! Et enfin, avoir vraiment l’esprit d’entrepreneur. Nous sommes dans un monde qui va tellement vite : il faut oser pousser des sujets qui sont peut-être un peu disruptifs mais qui vont apporter tellement à l’entreprise. Cela fait écho à cette citation de l’homme politique et philosophe américain Nicholas Butler qui disait « Le monde se divise en trois catégories de gens : un très petit nombre qui fait se produire les événements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s’accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité.» Un jeune dip’, c’est quelqu’un qui est là pour transformer les choses !
Le conseil à leur donner ?
Quand on commence à prendre des responsabilités, la charge de travail est importante et on a souvent « la tête dans le guidon ». Toutefois il faut continuer à s’intéresser au monde, à ce qui change en France et à l’international. Il faut certes avoir les pieds sur terre… mais aussi un peu « la tête dans les étoiles. » C’est comme cela qu’on reste très pertinent dans son métier et qu’on arrive à prendre les bons virages.
Le plus de votre formation Paris Nanterre ?
J’ai eu la chance d’être embarqué dans le tout premier Magistère de droit social qui venait d’être créé. Le plus, ce qui n’était pas le cas dans les universités à l’époque, cela a été le rapprochement du monde de l’entreprise. Sur des sujets sociaux, cela a vraiment été l’une des grandes forces de cette université et, idéologiquement aussi, un grand pas en avant de franchi.
Un outil pédagogique innovant que la faculté devrait plus utiliser ?
L’alternance ! Il faut vraiment que les universités développent ce que font les écoles d’ingénieurs et de commerce aujourd’hui, c’est-à-dire ces allers-retours entre le monde professionnel et le monde académique qui permettent d’allier théorie et pratique tout en enrichissant son CV.
#JobBoard : Les principaux métiers sur lesquels vous recrutez ?
Tous les métiers de l’efficacité énergétique qui intègrent les problématiques de l’environnement. Mais aussi de bons juristes en droit social. Nanterre les forme très bien ! C’est mon côté corporatiste mais je l’assume !
Chiffre clés : 129 000 collaborateurs / 34,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires / 81 pays / 5 grands Métiers (Bouygues Construction, Bouygues Immobilier, Colas, TF1, Bouygues Telecom)
Contacts : https://www.bouygues.com/talents – jmso@bouygues.com