Pour faire face aux enjeux de la transition écologique, Veolia met l’économie circulaire au cœur de sa stratégie. Gabriel David (Sciences Po Paris 10) Directeur Financier de Veolia Taïwan, explique comment cela se décline sur son territoire.
Comment l’économie circulaire se décline-t-elle concrètement à travers les services fournis par Veolia à Taïwan ?
Depuis 30 ans, nous y produisons de l’électricité à partir de la combustion des déchets qui sont ainsi valorisés. Plus récemment, nous avons développé une activité très novatrice de recyclage de produits chimiques, accompagnée d’une offre plus classique de réutilisation des eaux usées après traitement. Ces activités contribuent à la réduction de l’emprunte environnementale de nos clients, qu’il s’agisse des villes ou des entreprises.
En quoi ces services sont-ils essentiels à Taïwan?
L’ile vise la neutralité carbone d’ici 2050. En outre, elle souffre d’un manque accru d’eau lié au nombre décroissant de typhons. Or Taïwan est le centre mondial de l’industrie des semi-conducteurs, très consommatrice d’eau et dont les principaux producteurs locaux sont sous la pression de leurs clients américains (tels qu’Apple) dans le but de réduire leur emprunte carbone. A ces défis, Veolia apporte diverses solutions.
Un diplôme de Science Po : utile pour travailler à Taïwan ?
Un de mes rôles actuels consiste à comprendre la situation géopolitique de Taïwan et à l’expliquer à notre siège. Pour cela, je me documente très régulièrement et c’est dans le cadre de mes études à Sciences Po que j’ai appris à le faire. Plus largement, Science Po forme ses étudiants à évoluer dans un cadre international. A la fin des années 2000, il y avait déjà une grande diversité à Sciences Po, et mon meilleur ami était d’ailleurs Tchadien.
Vous êtes d’abord passé par la Gestion des Ressources Humaines (RH), pourquoi la Finance ?
Deux aspects m’ont attiré : faire parler les chiffres et réaliser une carrière à l’international, ce que la voie des RH permet bien moins facilement. Néanmoins, je garde une grande considération pour la fonction RH, qui est difficile et essentielle. En outre, j’attache beaucoup d’importance au management des hommes et des femmes, qui ne peut être correctement réalisée sans une DRH solide.
Un souvenir marquant de vos années Science Po ?
Un souvenir personnel : mon grand père avait fait Sciences Po et je me souviens d’une balade avec lui au 27 rue Saint Guillaume – le cœur de l’école – et de notre déjeuner au Basile. C’est une école ancienne avec un fort sentiment de filiation. J’étais heureux d’en faire partie, et de vivre une transmission familiale ; pour moi c’était symbolique.
Dans quelle association étiez-vous impliqué ?
J’étais engagée au sein de l’association Asie Extrême, avec laquelle nous avions notamment levé des fonds à l’occasion d’une catastrophe naturelle en Chine. Cette expérience associative m’a depuis donné envie de m’impliquer dans des initiatives au sein de Veolia qui me sortent du quotidien : animer une formation, participer à une campagne de promo vidéo sans lien avec la Finance, etc. Lorsque l’on fait partie d’une grande collectivité comme Science Po ou Veolia, il ne faut pas juste en être consommateur : on se doit aussi d’en être un animateur !
CFO Mode d’emploi
#1 Intéressez-vous au fonctionnement global de l’entreprise (la stratégie, la technique, les ressources humaines…) afin de pouvoir en expliquer la performance mais aussi la prévoir, tout en influençant les prises de décisions au-delà de la Finance. Sciences Po vous aidera à développer cette vision 360°.
#2 Ayez une forte capacité d’influence. L’argent étant le sang de l’entreprise, votre capacité à influencer les autres fonctions est essentielle. Sciences Po vous apprend à passer des messages complexes, afin que votre interlocuteur vous comprenne et soit convaincu.
#3 Synthétisez et rendez accessible. Un directeur financier est exposé à de l’information essentiellement chiffrée et complexe, qu’il se doit de synthétiser. Comme le disait l’ancien Directeur Richard Descoings : « À Sciences Po, on vous apprend à analyser des sujets complexes et à les expliquer de manière simple tout en préservant cette complexité ».
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