Contribuer à améliorer le contrôle laser des cuves sidérurgiques avec des outils à la pointe de l’innovation, c’est ce que vous propose Jérémy Bougherara (UGA 04, Grenoble INP-Phelma 07, Grenoble Ecole de Management 08), Directeur général de Vesuvius Process Metrix.
Process Metrix, c’est l’histoire d’une bande de copains ingénieurs qui développent un instrument laser innovant en Californie. Vous nous racontez la suite ?
Tout a commencé dans la Silicon Valley au début des années 2000 : une poignée d’ingénieurs crée Process Metrix et développe une solution permettant de scanner par laser la surface des cuves qui contiennent l’acier en fusion, afin d’en vérifier l’état d’usure. C’est une petite révolution car, jusqu’alors, l’évaluation était faite empiriquement à vue par un opérateur se positionnant face à la cuve à 1 200°C. Celle-ci contient une couche de matériau réfractaire qui permet notamment d’isoler thermiquement l’acier liquide de la cuve elle-même, mais qui s’use peu à peu et doit être changée ou réparée régulièrement, afin d’éviter le risque de percée. L’innovation de Process Metrix a rapidement conquis les aciéristes aux Etats-Unis, puis en Chine et en Europe. En 2014, le groupe Vesuvius, leader international de solutions réfractaires dédiés à la sidérurgie et la fonderie (11 000 personnes – 2,5 milliards d’euros de CA) a racheté Process Metrix afin de fournir une offre globale à ses clients : le réfractaire ET la solution de contrôle associée.
Votre challenge en tant que DG ?
Les fondateurs californiens de Process Metrix, restés aux manettes malgré le rachat par Vesuvius, souhaitent désormais passer la main et organiser leur succession. La question du déménagement s’est posée et c’est finalement la France qui a remporté l’adhésion de tous, grâce à la présence à Lyon d’une autre filiale de Vesuvius, spécialisée dans les solutions mécatroniques pour l’industrie sidérurgique. C’est dans ce contexte que je suis arrivé il y a presque un an, afin d’organiser ce transfert de technologies des Etats-Unis vers la France et de continuer à développer l’activité. Mis à part les technologies et les brevets, nous sommes partis d’une feuille blanche. Aujourd’hui, l’équipe est quasiment constituée et nous avons démarré la conception et la production à partir de la France, en gérant en direct les achats, la production, la R&D et les clients à travers le monde. La transition sera entièrement achevée fin 2024.
L’industrie du futur, c’est dans votre entreprise qu’elle s’écrit ! Sur quels projets passionnants les jeunes diplômés de l’UGA peuvent-ils vous accompagner ?
La moyenne d’âge de notre équipe est de 37 ans. Tous ceux qui nous rejoignent sont attirés par cette aventure entrepreneuriale. Une fois la transition terminée, nous travaillerons sur les solutions de demain, pour continuer à améliorer la productivité de nos clients. Il y a beaucoup d’algorithmes dans nos logiciels et nous utilisons les datasciences pour traduire les données brutes obtenues en données utiles pour nos clients. Quant à l’IA, elle va nous aider à prédire la fin de vie des réfractaires, en déterminant le nombre de cycle restant avant changement, au-delà d’une simple photo de l’état d’usure au moment de la mesure.
La sustainability est indissociable de votre performance : la preuve ?
Avec nos solutions, les industriels prolongent la durée de vie de leurs consommables réfractaires. Ils peuvent aussi mieux contrôler la température et donc l’énergie nécessaire à la fonte de l’acier. Enfin, connaître avec précision l’épaisseur du réfractaire restant – et donc le volume intérieur réel de la cuve – permet d’optimiser la quantité d’acier à insérer et de réduire le nombre de cycles à quantité d’acier constante.
Comment Grenoble INP-Phelma vous a-t-elle préparé à ce beau parcours dans la direction de projets et d’entreprises ?
J’ai toujours été attiré par les sciences et l’industrie et Phelma a répondu à cet appétit en m’offrant une solide culture technique, qui m’a ensuite permis de m’insérer facilement dans le monde industriel. Compléter Phelma par une école de commerce a ensuite été un accélérateur de carrière.
Votre premier wahou en arrivant à Grenoble comme étudiant ?
J’ai été très impressionné par la concentration d’écoles et d’universités, qui donnait l’impression d’un campus à l’américaine, mais entouré de stations de ski ! Sans parler de la vie étudiante très riche !
Mon conseil
Engagez-vous dans l’industrie, diffusez votre passion, innovez et contribuer à la réindustrialisation de la France !
Le cœur de la réindustrialisation durable bat dans votre entreprise : la preuve en une phrase !
Nous avons choisi de nous installer sur le site d’USIN Lyon Parilly, une ancienne friche industrielle reconvertie en un parc d’activités 4.0, exemplaire en matière d’accessibilité et de mobilités douces.
Contact : jeremy.bougherara@vesuvius.com
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