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Vice-Président : un contre-pouvoir si proche

On ne nait pas VP, on le devient ! Homme (ou femme !) d’expérience, fin stratège, second du président, pro du relationnel… Qui est le VP aujourd’hui ? Figure incontournable chez les anglo-saxons, il est souvent abonné aux groupes d’envergure, particulièrement dans le secteur des services à forts enjeux commerciaux et relationnels. Portrait.

 

Suppléer le président, participer à la définition de la stratégie, s’assurer de sa bonne mise en place, aider à définir les axes de développement… Telles sont les principales missions du VP. Il se pose en pilier de l’organisation, garant de la bonne conduite des opérations et du développement de l’activité. Mais où exerce-t-il ? Le plus souvent dans les grandes entreprises ou les groupes qui ont vocation à se développer à l‘international.

Un fin stratège

Proche du président, garant de l’équilibre, de la sécurité et de la transparence des décisions, il applique la stratégie définie et se doit d’en rendre compte directement au président de l’entreprise ou du CA. « Sa principale qualité : pouvoir dire des choses aussi bien positives que négatives. Il est alors nécessaire qu’il garde la bonne distance vis-à-vis du président », explique Patrice Garnier, Vice-Président de la fondation Entrepreneurs de la Cité.
Reste alors à définir les frontières de son périmètre par rapport à celui du président. « Il y a des moments dans la vie d’un groupe où il faut trancher. Le VP se doit de décider avec une part d’intuition même si la décision finale revient au président. Le VP peut jouer un rôle de contrepoids et contribuer à l’équilibre des pouvoirs entre la DG et le CA ». C’est pour cela que les entreprises ont souvent recours à plusieurs vice-présidents en charge de suppléer leur supérieur hiérarchique sur un, voire plusieurs domaines particuliers, pointus et essentiels au bon fonctionnement et au développement de l’entreprise (RH, commercial, marketing…).

Un porteur d’image

Son image, c’est sa marque de fabrique. Il représente à merveille l’entreprise auprès des clients, des partenaires, des fournisseurs… Un gage de confiance que lui octroie l’entreprise et qui lui confère un grand nombre de responsabilités par rapport à la sphère extérieure. « Il est impératif d’avoir une forte aisance relationnelle et un certain dynamisme », précise Patrice Garnier.

From US to France

Une aisance relationnelle qu’il pourra mettre en œuvre en France, comme à l’international. Car si la fonction de VP est née aux US, le VP gagne du terrain dans l’Hexagone ! Inspiré du Lead Independent Director, en vogue chez les Anglo-Saxons, le vice-président a fait son apparition en France en 2009 chez Renault et Veolia, et en 2010 chez Vinci. Depuis, sa nomination est de plus en plus fréquente au sein des grandes sociétés cotées françaises. En effet, 62 % d’entre elles dotées d’un conseil d’administration avec PDG ont un vice-président. Une nomination qui répond à une forte demande des fonds actionnaires, qui trouvent en lui un interlocuteur privilégié pour dialoguer avec l’entreprise. En France, on parle le plus souvent de VP dans des entreprises dont la gouvernance est organisée en Conseil de Surveillance ou en Directoire. Il désigne alors un administrateur doté de prérogatives spécifiques. C’est aussi lui qui préside au moins une fois par an une session exécutive où sont débattues la performance et la rémunération des dirigeants.

Le VP en 3 soft skills

« En tant qu’appui du président, le vice-président n’est pas toujours sur le devant de la scène. La modestie, la diplomatie dans la gestion de conflit et la vision sur le long terme pour être en capacité d’anticiper sont donc ses principales qualités » conclut Patrice Garnier.