ENA Strasbourg-© AtelierMargeDesign
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Vis ma vie d’intervenant à l’ENA

C’est en tant que professionnel des RH que Brice Cantin a animé un séminaire sur le management devant les élèves énarques. Chef du service RH au secrétariat général des ministères économiques et financiers, il est aussi l’un des principaux recruteurs d’administrateurs civils issus de la prestigieuse institution. Il sait donc à priori doublement dans quels domaines ces futurs hauts fonctionnaires doivent développer leurs qualités managériales. Il évoque aussi des étudiants comme les autres, curieux, et sympathiques loin du cliché éculé de l’énarque toujours sérieux !

 

Quelle histoire entre l’ENA et vous ?

Mon administration est un recruteur majeur de jeunes énarques, plus de 20% de la promotion chaque année. L’ENA souhaitait renforcer son dispositif de formation sur la thématique du management en faisant appel à des professionnels. C’était la première fois que j’enseignais à l’ENA. Le séminaire s’est tenu sur deux jours. En tant que futur employeur d’administrateurs civils, j’étais évidemment intéressé de les rencontrer et d’échanger avec eux dans un autre contexte que celui du recrutement ou de l’intégration au ministère. Je suis moi-même administrateurs civil, j’étais donc en terrain connu !

Brice Cantin ENA Ministères économiques et financiers
Brice Cantin, intervenant à l’ENA – Chef du service RH au SG des ministères économiques et financiers

Facile de faire cours à l’ENA ?

C’est un excellent auditoire. De bons élèves, mais pas seulement. Ils présentent aussi des profils plus diversifiés qu’on ne le dit. Si environ la moitié d’entre eux a étudié à Sciences Po Paris, les diplômés d’écoles de commerce, d’ingénieurs, les normaliens, et bien sûr tous ceux qui ont déjà une expérience professionnelle, sont également représentés. Cette diversité est permise par les différents concours d’entrée à l’ENA. Ce sont des élèves très attentifs, curieux, dotés d’une culture générale très solide. C’est un auditoire facile et agréable, actif et engagé.

Le jeune énarque, un jeune comme les autres ?

Oui, il faut sortir de l’idée stéréotypée des énarques : ce sont des jeunes ancrés dans leur époque, connectés, curieux, très attentifs aux valeurs. Cela doit être pris en compte par les services RH et les futurs employeurs car cela crée des attentes fortes. Au sein des ministères économiques et financiers, nous sommes ainsi très attentifs à la qualité de vie au travail, à la qualité des espaces de travail et des outils numériques.

Dans quel esprit avez-vous tenu ce séminaire ?

Les séminaires sont animés par des professionnels pour faire entrer les élèves dans la réalité de leurs futures fonctions. Je me suis donc appuyé sur des cas pratiques issus de mon expérience et de celles d’autres professionnels des RH qui ont eu à gérer des situations managériales complexes, à diriger des services. J’ai abordé des sujets variés : management collectif, individuel, situation de conflit, valorisation des collaborateurs, etc.

Comment avez-vous concrètement travaillé ?

Les élèves présentaient les cas en petits groupes puis nous échangions collectivement sur les différentes solutions envisagées et envisageables. Pour ces interactions, j’ai misé sur la diversité des profils, tous n’ayant pas la même expérience en matière de management en fonction de leur origine.

Votre définition du management ?

Le management, c’est d’abord se connaître soi-même pour être à l’aise avec les autres. Un manager doit ensuite composer dans un écosystème souvent complexe pour trouver des points d’appui et trouver pour chaque sujet à traiter le meilleur chemin. Il n’y a donc jamais une seule solution. A partir du moment où nous avons posé ce postulat, les élèves ont parlé librement, quelle que soit leur plus ou moins grande expérience. Ils ont tous été forces de proposition.

C‘est un message fort de ce séminaire : il n’existe pas de solution toute faite en management, il faut tenir compte du contexte, des personnalités de chaque collaborateur, développer une bonne analyse et une vue large du problème à résoudre. L’ouverture d’esprit et l’absence d’a priori me semblent être des conditions de succès pour un manager.

L’ENA sous le signe de l’ouverture