Visionairy

Visionairy : le logiciel de contrôle qualité dont l’industrie 4.0 a besoin !

Partons à la découverte de Visionairy, la startup intégrée à la pépinière X-Tech de la Direction de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation de l’Ecole polytechnique. Interview de Daniel Blengino, cofondateur et CEO de Visionairy.

Présentez-nous Visionairy !

Visionairy automatise le contrôle qualité avec un logiciel que nous avons conçu de A à Z et qui se connecte aux caméras industrielles du marché, analyse l’image et renvoie l’information qualité à ce qu’on appelle les automates industriels. En bref, Visionairy communique avec les machines des usines, récupère les flux vidéo et analyse toutes les datas de façon plug & play de cet environnement industriel.

Pouvez-vous en dire plus sur la solution de Visionairy ?

Nous avons intégré au logiciel une IA de nouvelle génération, non supervisée. Au lieu de récolter des centaines d’images de chaque défaut des pièces, le logiciel regarde simplement quelques images de produits correctement usinés pour détecter ensuite les défauts des nouvelles pièces produites. Nous avons développé cette brique d’IA en collaboration avec le centre Borelli du CNRS et de l’ENS Paris Saclay, et nous avons breveté ce logiciel en août 2021. Nous la commercialiserons à partir de la fin d’année 2021. Notre solution repose donc sur la digitalisation du contrôle qualité des pièces. Le logiciel est capable de remonter toutes les données liées à la qualité et digitaliser tout le processus de bout en bout en donnant, par exemple, à l’industriel, des indices de qualité en temps réel, la distribution de ses défauts, le nombre de pièces abimées… Il agrège toutes ces données pour permettre aux opérationnels d’avoir les bonnes informations au bon moment.

Quelle est la valeur de cette solution pour l’industriel ?

Plus de productivité sur son site de production, une meilleure qualité et de meilleurs indices de mesure de qualité. Enfin, c’est un gain de temps certain grâce au déploiement rapide de notre solution.

Sur quoi repose votre business model ?

Nous vendons notre solution On-Premise et en SaaS. La partie On-Premise est liée à la vente de notre kit Hardware avec une caméra et un ordinateur avec le logiciel installé en local. La partie SaaS, quant à elle, permet l’entrainement et le maintien des performances dans le cloud. Elle est vendue annuellement.

Pourquoi avez-vous eu envie de travailler dans l’industrie 4.0 ?

Pour dire vrai, nous y sommes arrivés un peu par hasard ! Nous avons fait une belle rencontre : un sous-traitant dans l’industrie cosmétique. Il avait de gros problèmes de qualité avec un employé qui contrôlait des pièces à l’œil nu toute la journée, ce qui lui faisait perdre énormément de temps et générait beaucoup de pertes de production. Aujourd’hui, si un industriel produit 10 000 pièces, il en contrôlera 200. Et si cet échantillon ne passe pas les règles de qualité, alors les 10 000 pièces seront jetées à la poubelle. Pourtant, 90 % des pièces auraient pu être gardées. Tel est l’enjeu auquel Visionairy répond !

Parlez-nous des technologies hardware qui constituent votre solution.

Nous sommes capables de nous plugger sur des outils existants. Évidemment, notre solution a besoin de caméras pour récolter les datas, et d’un ordinateur sur lequel est installé notre logiciel pour traiter et analyser ces datas. Mais notre vision est d’apporter une interopérabilité totale sur les équipements déjà existants dans les usines. Nous sommes compatibles avec n’importe quelle gamme de caméras. A date, nous vendons du hardware pour proposer une solution clé en main mais, à terme, nous souhaitons vendre simplement le software pour des usines ayant déjà l’outillage hardware de contrôle qualité installé, ou s’adosser à des distributeurs tiers qui vendront le hardware et nous, le software.

D’un point de vue software, vous avez travaillé avec les plus grands laboratoires de mathématiques pour développer votre solution. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette collaboration ?

Nous avons très vite compris que les technologies standards comme le Deep Learning ne seraient pas suffisantes pour être capables de scaler sur ce marché-là. Nous nous sommes donc rapprochés du centre Borelli, spécialisé en traitement d’images et vision par ordinateur. C’est dans ce centre que nous avons développé notre nouvelle brique technologique déployable rapidement et résiliente. Nous faisons de la recherche sur cette technologie depuis un an et demi, et nous avons déjà sorti une première brique d’IA. Elle peut regarder 100 à 200 images de pièces conformes pour ensuite, pouvoir entraîner un modèle qui détecte les anomalies avec un apprentissage de l’IA en direct.

Comment avez-vous connu la Direction de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation de l’Ecole polytechnique ?

Nous sommes une startup issue du plateau de Saclay, créée par une équipe d’étudiants de l’école d’ingénieurs SupOptique. A deux pas de leur campus, nous connaissions de fait l’écosystème de l’X et ses étudiants. Nous nous sommes plus particulièrement rapprochés de la Direction de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation afin d’intégrer le programme X-Tech du Drahi-X-Novation Center. Nous avons fait ce choix pour nous permettre de tisser un réseau professionnel solide avec les entrepreneurs du centre et les laboratoires du plateau de Saclay, en l’occurrence l’ENS Paris Saclay, à travers le centre Borelli. Quant à moi, j’avoue profiter des infrastructures du campus de l’Ecole polytechnique pour faire mon sport au quotidien, c’est le petit plus !

En quoi votre présence au Drahi-X Novation Center vous aide-t-elle ?

Notre présence au Drahi-X Novation Center nous amène beaucoup de réseau et des événements pertinents pour Visionairy. Nous avons pu être mis en relation avec des fonds d’investissements, des conseillers, des industriels… Être bien entouré est la clé de la réussite pour tout entrepreneur. Le centre de l’école nous permet aussi d’avoir le label Polytechnique, gage de sérieux pour nos clients et investisseurs.

Les prochaines étapes à franchir pour Visionairy ?

Nous avons une levée de fonds d’un million d’euros en cours. Celle-ci nous permettra de travailler davantage le marketing et la communication mais aussi et surtout, d’embaucher une équipe commerciale et compléter notre équipe technique. En termes de métriques, nous avons aujourd’hui une dizaine de clients, nous avons commercialisé notre solution début 2020, notamment dans les usines de Toshiba. Nous sommes actuellement huit et serons une quinzaine d’ici quatre mois. Le but étant de se déployer sur le marché européen en 2022 grâce à une implantation dans de nombreuses usines et le développement de notre réseau de distribution. En clair, s’appuyer sur des acteurs stratégiques et très spécialisés dans l’industrie qui vont porter notre innovation et la diffuser aux clients finaux. Avant de viser l’international, nous allons, dans un premier temps, nous focaliser sur l’Europe, en particulier l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Suisse.

Qu’en est-il de la concurrence ?

Nous nous démarquons grâce à notre technologie, plus performante que les solutions existantes. Notre envie est de rendre la vision industrielle et les caméras intelligentes accessibles à tous les types d’usines. Elles existent mais sont présentes uniquement dans les grands groupes. Nous proposons une solution efficace et implantable dans des petites lignes de production. Cela passe également par une offre simple qui ne nécessite pas l’expertise d’un employé dédié à cette mission. Voilà en quoi Visonairy se démarque de ses concurrents !

En partenariat avec le centre d’entrepreneuriat de l’Ecole polytechnique, Monde des Grandes Ecoles et Universités donne la parole à des entrepreneur.e.s qui ont bénéficié de leurs programmes. Ces femmes et ces hommes, dont vous découvrirez les entreprises dans les prochains mois, auront carte blanche pour évoquer un sujet qu’ils souhaitent mettre en avant.