Contribuer à renforcer l’indépendance énergétique de la France et à lutter contre le réchauffement climatique, c’est ce que vous proposent Jean-Pierre Testaud (X 04), Adjoint au directeur du Département Performance des Projets et Hadrien Leroyer (X 04), Manager du projet VD4900 Réexamen de sûreté de l’îlot nucléaire chez EDF DIPDE.
Garantir l’amélioration continue du parc nucléaire français dans les meilleures conditions de sûreté : l’ambition d’EDF DIPDE ?
Jean-Pierre. Oui, notre Division Ingénierie du Parc nucléaire et De l’Environnement est au service non pas de la construction, mais de l’exploitation du parc nucléaire existant. Le nucléaire répond à de nombreux enjeux actuels : il est une source de production d’électricité décarbonée, pilotable, qui mobilise peu de ressources naturelles. Il permet de lutter contre le réchauffement climatique et de maîtriser le coût de l’électricité, tant pour les citoyens que pour les entreprises.
Hadrien. Nous assistons à un changement de paradigme, actant la nécessité de poursuivre le fonctionnement des centrales nucléaires mises en service depuis les années 80. C’est un enjeu devenu clé face aux perspectives d’augmentation de la consommation d’électricité de + 40% annoncée à horizon 2050. D’autant que la construction de nouveaux moyens de production nucléaire et renouvelable nécessitera de nombreuses années. Il y a aujourd’hui un consensus citoyen en faveur du nucléaire qui rend notre feuille de route plus claire. Nous disposons également de moyens financiers et humains élargis pour atteindre ces objectifs, avec plus de 150 recrutements prévus chaque année pour la DIPDE à Marseille et sur les sites nucléaires.
Pourquoi l’énergie nucléaire est-elle un formidable terrain de jeu pour les jeunes X ?
Jean-Pierre. Notre challenge chez EDF DIPDE est d’adapter nos installations pour augmenter significativement leur durée d’exploitation : presque tous les réacteurs américains disposent déjà d’une licence d’exploitation jusqu’à 60 ans ! Cela suppose de maîtriser parfaitement les performances des composants (la cuve, l’électronique…) et de concevoir de nouveaux matériels quand cela est nécessaire. Les séquences s’enchaînent : les travaux permettant d’atteindre un horizon de 50 ans sont déjà achevés sur plusieurs réacteurs et nous travaillons avec l’Autorité de sûreté nucléaire sur le dossier de faisabilité pour une durée d’exploitation de 80 ans.
Hadrien. Et notre mission n’est pas seulement de maintenir les installations à niveau mais aussi de déployer de nouveaux matériels pour faire face à des aléas extrêmes comme celui subi à Fukushima. En parallèle, dans le contexte du réchauffement climatique, nous cherchons des solutions innovantes pour continuer l’exploitation des réacteurs sous des températures plus élevées et avec moins de ressources en eau disponibles. Enfin, compte tenu des enjeux économiques et de souveraineté, nous étudions des moyens d’augmenter encore la puissance des réacteurs existants. Des défis passionnants !
Quelles qualités recherchez-vous chez les jeunes talents ?
Hadrien. En premier lieu, le sens de l’engagement. Tous les collaborateurs sont engagés dans notre projet d’entreprise, décarboner les usages, qui est aussi un projet de société. Ensuite, il faut être à l’aise avec la complexité à la fois technique et organisationnelle et travailler en équipe.
Jean-Pierre. La polyvalence est également nécessaire pour passer d’études amont très poussées, proches de la R&D, à la concrétisation des programmes et à la supervision des travaux sur le terrain. Une opportunité pour de jeunes ingénieurs avides d’autonomie et de responsabilités.
En quoi votre formation à l’X a-t-elle été un atout dans votre carrière ?
Jean-Pierre. Elle nous donne d’abord le sens de l’intérêt général. Et elle nous engage à conjuguer réflexion et action. Des atouts précieux pour nos missions !
Hadrien. L’X m’a donné une appétence pour les sujets techniques complexes, pour aller au fond des choses, mais aussi une capacité à prendre de la hauteur et à adopter une vision stratégique. L’école a conforté ma vocation à travailler sur les enjeux climatiques et l’Armée m’a offert mes premières expériences de management.
Leur conseil, inspiré d’Aristote « Là où vos talents et les besoins du monde se rencontrent se trouve votre vocation »