Polytechnique + Corps des mines = l’assurance de rejoindre à moins de 30 ans des postes de haut niveau. Mais comment arrive-t-on à un tel degré d’excellence ? Les secrets de ces diplômés de haut vol.
Excellence, tel est le mot qui vient naturellement à l’esprit lorsqu’on évoque le Corps des mines. « Les candidats qui nous rejoignent sont recrutés parmi les premiers du classement à l’Ecole polytechnique dans le but de former les meilleurs éléments de la Nation. Nous nous inscrivons dans cette tradition méritocratique, en sélectionnant les meilleurs en mathématiques et en sciences. Si certains peuvent critiquer cette vision de l’excellence caractéristique de notre pays, nous sommes convaincus que ce mode de sélection permet, non seulement d’avoir des candidats qui ont montré une vraie curiosité scientifiques et pluridisciplinaire poussée au plus haut niveau, mais aussi de minimiser les biais sociaux. Dès lors que vous êtes le premier, vous avez le droit d’entrer dans un grand corps de l’Etat » présente Catherine Lagneau, Directrice de la formation du Corps des mines.
Des candidats recrutés à l’X bien sûr, mais pas seulement. On compte en effet dans le Corps des mines des diplômés des quatre Écoles normales supérieures, de Télécom Paris et de Mines Paris, des candidats recrutés par concours externe parmi les docteurs, par concours interne pour les fonctionnaires et les agents publics et par examen professionnel pour les ingénieurs de l’industrie et des mines.
Quels sont les domaines de compétences du Corps des mines ?
L’industrie et l’économie
Les TIC, leurs utilisations et les services associés
L’énergie et les matières premières
La protection de l’environnement, la sécurité industrielle et la santé publique
La recherche, l’innovation et les technologies nouvelles
L’aménagement du territoire et les transports
La normalisation et la métrologie
Les banques, les assurances et les services financiers
Prêts à prendre l’ascenseur !
Mais que viennent chercher ces talents en rejoignant le Corps des mines ? « Nous sommes une école d’application : alors que les enseignements théoriques de très haut niveau ont lieu à Polytechnique ou à l’ENS, il s’agit ici de mettre l’accent sur la pratique, le terrain et les projets. Ce qui leur confère ce que j’appelle une « capacité d’ascenseur » : cette capacité à monter très haut dans la théorie grâce à un regard à 360, mais aussi à descendre très bas dans la technique, à poser et interroger les problèmes les plus complexes » détaille la Directrice de la formation du Corps des mines.
L’intérêt général chevillé au Corps
Des problèmes complexes que ces hommes et ces femmes se destinent d’abord à traiter dans le cadre de carrières de hauts fonctionnaires au service de l’Etat (ministères, autorités indépendantes…) ou dans des organismes européens et internationaux, comme la Commission européenne. Ils conçoivent, élaborent et mettent ainsi en œuvre les politiques publiques, les réglementations nationales et internationales et participent à la modernisation de l’Administration. Un engagement pour l’intérêt général qui les porte tout au long de leur parcours, y compris si celui-ci fait un virage vers l’industrie. « Leur formation et leur engagement pour la Nation continuent à s’y ressentir fortement. Ils y valorisent leur parcours dans la fonction publique, ce qui est une bonne chose pour le pays » en est convaincue Catherine Lagneau.
Décider malgré la pression
En prenant très tôt des fonctions managériales avec des responsabilités de haut niveau, ils font en effet rapidement face à la décision et à la complexité dans des environnements tendus. Marqués par cette très haute capacité de travail sous pression, ils sont, de fait, des candidats particulièrement appréciés du secteur privé. « Les entreprises distinguent également leur capacité à écrire des problèmes compliqués de façon brèves, simples et décidables. Un héritage de l’apprentissage de la rédaction de notes de la fonction publique ! Imaginez la complexité des sujets qu’a à décider un ministre par exemple. Face à des enjeux multiples, il doit être en capacité de prendre une décision sur la base de notes objectives d’une page et demie. Cette capacité à écrire simplement à des décideurs sur des sujets complexes, on ne l’apprend pas dans le monde de l’entreprise » conclut-elle.